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Economie et Social

Réforme des retraites: Macron mise sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge de départ

Le chef de l’Etat français a fait part lundi de sa préférence dans le projet de refonte du système des retraites. Emmanuel Macron souhaite individualiser l'âge de départ en maintenant une durée minimale de cotisation, comme c'est le cas dans le système actuel.

Pour "que ce soit juste en termes de cotisations (...), je préfère qu'on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge", a plaidé lundi 26 août le président sur France 2. Pourquoi ? "Car si vous avez un accord sur la durée, si vous commencez plus tard, vous finissez plus tard, et quand vous commencez plus tôt vous partez plus tôt". Et de poursuivre : "Je veux que cette réforme incarne un changement de méthode… On va la construire tous ensemble cette réforme", a-t-il assuré, évoquant dans la foulée, "plus qu'une concertation", "une grande négociation", "un grand débat". "Rien n'est décidé" à ce stade, a-t-il affirmé.

Transformer pour mieux réformer ?

Toutefois, le président français a tenu à préciser qu’il demeurait "certaines professions qui -si on fait les choses mécaniquement- seraient lésées: infirmières, aides-soignants, enseignants… Il n'y aura pas de réforme des retraites tant qu'on n'aura pas bâti une vraie transformation de ces professions."

L’âge pivot sur la sellette

De fait, l'âge de départ à la retraite concentre une grande partie des débats autour du futur "système universel" des retraites prévu pour 2025. Le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye -lequel a rendu ses préconisations mi-juillet- a pour sa part recommandé un "taux plein" à l'âge "pivot" de 64 ans, assorti d'un système de décote/surcote. Un âge de "taux plein" à 64 ans pour tous que les syndicats ont rejeté, y compris la CFDT de Laurent Berger qui y a vu un "point rouge".

En reparlant de la durée de cotisation, Emmanuel Macron renvoie "à l'option d'un âge d'équilibre individuel" et non plus unique, a commenté lundi soir sur Twitter le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier. Mais ce "qui pourrait apparaître comme une position moins arbitraire va conduire beaucoup de personnes à travailler au-delà de 64 ans", a-t-il souligné, précisant que "personne n'est dupe" et réaffirmant, dans le même temps, son opposition à "un système universel par points, qui rendra plus difficile d'atteindre le même niveau de pension".

Une phase de dialogue autour du rapport Delevoye doit désormais s'ouvrir. Les partenaires sociaux seront reçus à Matignon les 5 et 6 septembre, prochains. Plusieurs syndicats ont annoncé une mobilisation de leurs troupes, notamment FO le 21 septembre et la CGT le 24.

J.C-H avec AFP