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Réforme des retraites pour les hauts revenus: "on ne va pas les plaindre", tacle Laurent Escure (Unsa)

Le patron du syndicat réformiste ne s'émeut pas de la cotisation de solidarité frappant les hauts revenus et n'ouvrant pas de droits supplémentaires à la retraite.

Ils ne sont qu'entre 300.000 et 350.000. Et pourtant, on parle beaucoup d'eux dans l'actuel débat sur la réforme des retraites. Ce sont les hauts revenus qui gagnent plus de 10.000 euros brut par mois, soit 120.000 euros par an.

Avec la réforme, ils continueront à cotiser comme tout le monde, à hauteur de 28% jusqu'à 120.000 euros. Au-delà, leur cotisation tombera à 2.81% mais elle ne leur permettra plus d'acquérir des points pour leur future retraite. Conséquence: leurs revenus nets vont augmenter mais leurs pensions en revanche vont baisser. Pour un cadre dirigeant gagnant 200.000 euros brut par an, il percevra 525 euros de revenu net supplémentaire par mois, mais disposera d'une pension amputée de 2.680 euros par mois, selon les calculs réalisés par la société de conseil Optimaretraite pour BFM Business. 

Pour les observateurs, ils sont donc les grands perdants de la réforme mais pour Laurent Escure, patron de l'Unsa, il n y'a pas matière à s'émouvoir.

"Le patronat fait une sacrée économie"

"Il peuvent en créer (des droits à la retraite, NDLR) d'une autre façon et ça les regarde. Et franchement, ils sont pas très nombreux et je suis très content pour tout ceux qui gagnent plus de 10.000 euros par mois dans ce pays. Je pense que, à l'image de quelques milliardaires américains qui considèrent qu'on peut payer (pour) de la solidarité, je pense qu'au-dessus de 10.000 euros on peut contribuer à la solidarité et autrement que par une oeuvre caritative. Je pense que la cotisation est une contribution. Et je pense au patronat qui fait une sacrée économie" puisqu'il paiera moins de cotisations pour ces hauts salaires.

Et d'asséner: "ils ont un régime à hauteur de trois plafonds de la sécurité sociale, donc ça leur fera une retraite qui sera très correcte, et ils peuvent, et ils le font déjà, trouver d'autres investissements pour préparer leur fin de carrière. Je pense que franchement, la masse de salariés qui ont des petits revenus tous les mois ne les regardent pas en se disant qu'on va les plaindre".

Olivier Chicheportiche