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Réformes : pour l'OCDE, la France doit encore faire des efforts

L'OCDE a rendu mardi son dernier rapport sur l'économie française.

L'OCDE a rendu mardi son dernier rapport sur l'économie française. - Philippe Huguen - AFP

La France s’est engagée dans la bonne voie, mais elle doit encore faire plus d’efforts, assure l’OCDE dans sa dernière étude économique. Réforme du système de retraite, amélioration de la formation professionnelle ou simplification de la fiscalité, l’organisation donne ses recommandations pour dynamiser la croissance tricolore.

Sur un bulletin de notes, l’OCDE aurait inscrit la mention « Encouragements ». L’organisation internationale a rendu mardi son étude bisannuelle sur l’économie française. Si elle salue les « réformes courageuses » menées depuis deux ans par le gouvernement, elle appelle néanmoins l’Hexagone à poursuivre ses efforts. L’OCDE assure qu’en l’absence de nouvelles réformes, le niveau de croissance « sera insuffisant pour entraîner une décrue rapide du chômage et une amélioration notable des finances publiques ».

Limiter les contrats courts

L’étude approuve la mise en place du « bonus-malus » sur les contrats courts voulu par le gouvernement français. « Les réformes récentes favorisent la flexibilité du marché du travail […]. Cependant, l’usage de contrats à durée déterminée demeure important. Pour en réduire l’usage, il faudrait augmenter le coût relatif des recrutements en contrats courts et réformer le système d’assurance chômage afin qu’il n’incite pas à enchaîner de façon récurrente les courtes périodes d’emploi et de chômage », note l’OCDE.

Abaisser la dépense publique

Pour l’OCDE, l’Hexagone fait encore figure de mauvais élève en matière de dépense publique. « Pour abaisser la part des dépenses publiques dans le PIB, il faudra revisiter l’allocation, le ciblage et si nécessaire le montant de certaines dépenses, améliorer la répartition des compétences entre collectivités territoriales et augmenter l’efficacité de l’utilisation des dépenses […]. Le programme de réformes du gouvernement visant à maîtriser les dépenses publiques et en améliorer l’allocation par des revues de dépenses devrait être mis en œuvre plus rapidement. », estime le rapport.

Réformer le système de retraite

L’organisation déplore les « nombreuses faiblesses » du système de retraite français. « La structure complexe du système – caractérisée par la concomitance de 42 régimes de retraite différents – empêche les travailleurs d'anticiper leurs droits futurs […]. Cela nuit également à la mobilité de la main-d’œuvre et contribue à l'inéquité du système ». En outre, « la durée effective de cotisation au système public de retraite est une des plus courtes de l'Union européenne ». Cela demandera « de nouvelles mesures pour relever l’âge de départ à la retraite », avance l’OCDE.

Améliorer la formation professionnelle

« Les entreprises font état d’une aggravation du manque de compétences, tandis que la part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation reste élevée […]. Les programmes de formation continue ont jusqu’à présent eu des faibles retours sur investissement », déplore l’OCDE. Les récentes mesures sur la formation professionnelle vont dans le bon sens, mais « il faudra renforcer les relations entre les entreprises et le système éducatif, et continuer à réduire les taux de décrochage scolaire » pour qu’elles s’expriment pleinement leur potentiel.

Simplifier le système fiscal

« Les entreprises sont soumises à plusieurs impôts reposant sur des assiettes étroites et rapportant peu de recettes qu’il conviendrait de réexaminer. Les exonérations de taxe sur la TVA et les taux réduits sont importants et certains bénéficient trop peu aux ménages les plus modestes. Limiter ces exonérations favoriserait l’activité économique et une structure fiscale plus redistributive, tout en permettant de réduire les taux d’imposition », estiment les économistes de l’OCDE.

Assouplir les réglementations

L’OCDE appelle à « passer en revue » les réglementations existantes sous l’angle de la concurrence. « Une simplification ambitieuse des démarches des entreprises favoriserait l’entrée et la croissance des entreprises. Par ailleurs, dans certaines professions réglementées, comme les professions de comptable, de notaire et de pharmacien, les critères d’entrée et de pratiques demeurent restrictifs, ce qui pèse sur la productivité et l’emploi », précise l’institution.

Jérémy BRUNO