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Finances publiques

Rémunération des fonctionnaires: Valls n'apaise pas les syndicats

Pour les syndicats, le discours de Manuel Valls "n'est pas recevable".

Pour les syndicats, le discours de Manuel Valls "n'est pas recevable". - -

Le Premier ministre a confirmé, ce jeudi 24 mars, la mise en place d'une "clause de revoyure" qui permettrait de revenir sur le gel du point d'indice des fonctionnaires en fonction de l'évolution de la croissance. Les syndicats dénoncent de "la poudre aux yeux".

Manuel Valls n'aura pas réussi à calmer les syndicats de fonctionnaires. Ce jeudi 24 mars, il a, lors d'un déplacement en Eure-et-Loir, confirmé l'introduction d'une "clause de revoyure" qui permettrait de revenir sur le gel du point d'indice servant à calculer la rémunération des fonctionnaires. Il a indiqué que cette clause pourrait être activée si la croissance repart.

Pour la CGT, premier syndicat chez les fonctionnaires, "ce discours n'est pas recevable". "On ne va pas se contenter d'une hypothétique clause de revoyure à une date inconnue, en fonction d'une croissance que le gouvernement risque de ne pas retrouver", a ainsi déclaré à l'AFP Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'organisation.

"La situation, nous la considérons comme inacceptable depuis quatre ans que le point a été gelé parce qu'elle est injuste socialement pour les agents de la fonction publique et inepte économiquement", a-t-il ajouté. "L'urgence sociale c'est d'augmenter la valeur du point tout de suite", juge-t-il, à l'instar de ce que réclament les syndicats depuis l'élection en 2012 du président François Hollande.

"De la poudre aux yeux"

"On pense que cette clause de revoyure c'est de la poudre aux yeux et que malheureusement le gel du point d'indice sera maintenu jusqu'à la fin du quinquennat", affirme pour sa part Christian Grolier, secrétaire général FO, le 3ème syndicat chez les fonctionnaires après la CFDT.

"La clause de revoyure est liée à un hypothétique retour de la croissance", relève-t-il, rappelant que la France a les mains liées par le pacte de stabilité.

"La condition est la reprise de la croissance alors que c'était déjà une annonce qui avait été faite par Marylise Lebranchu le 7 février 2013", ajoute Guy Barbier, représentant l'Unsa. "C'était l'année dernière et la croissance a légèrement repris, même si elle reste faible, et on nous a traduit ça par un gel accru puisqu'il est annoncé jusqu'à 2017".

"Nous ce qu'on veut c'est avoir de véritables négociations salariales", affirme-t-il. "On est avec un gouvernement qui va avoir la particularité de ne jamais avoir fait de négociations salariales depuis qu'il est arrivé au pouvoir alors que c'est prévu par la loi", assure-t-il.

D'ores et déjà, sept syndicats de fonctionnaires (CFDT, CGT, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa et FA-FP (Autonomes) ont lancé un appel commun à une manifestation nationale, le 15 mai, pour dénoncer "la politique d'austérité salariale" du gouvernement. FO a aussi appelé, de son côté, les fonctionnaires à la grève le 15 mai.

J.M. avec AFP