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Retraites: le gouvernement n'en a pas fini avec la pénibilité

La pénébilité du travail pourrait être prise en compte dans les retraites

La pénébilité du travail pourrait être prise en compte dans les retraites - -

Le projet de loi sur la réforme des retraites est présenté ce mercredi 18 septembre en Conseil des ministres. Il contient l'épineux dossier de la pénibilité du travail.

Pour le gouvernement, la pénibilité est la grande mesure sociale de la réforme des retraites qui sera présentée ce mercredi 18 septembre en Conseil des ministres.

Afin de faire passer la note du financement des retraites, Jean-Marc Ayrault l'a mise en avant. Un "compte pénibilité" devrait entrer en vigueur en 2015. Marisol Touraine a indiqué, ce mercredi 18 septembre, sur BFMTV-RMC, que "nous estimons que 20% des salariés sont exposés à des risques de pénibilité".

Mais seront-ils aussi nombreux à pouvoir bénéficier de ce compte ? Une négociation avec les partenaires sociaux doit s'engager afin de préciser les critères retenus. Au bout du compte, il pourrait y avoir de nombreux déçus.

De son côté, Pierre Gattaz, le patron du Medef, se dit "abasourdi" par le chiffre de 20%. Depuis la mise en place du dispositif de départ à la retraite pour pénibilité, au 1er juillet 2011, seules 5.366 personnes en ont bénéficié, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).

"Syndrome des 35 heures"

De plus, toujours selon Pierre Gattaz, dans la tête des salariés, cela envoie le message "que le travail est pénible", "nous avons très peur que ce soit le syndrome des 35 heures de l'an 2000 avec des effets sur la compétitivité énormes", a-t-il ajouté.

Pour Jean-François Roubaud, président de la CGPME, ce n'est pas le bon moment pour parler de pénibilité. "Attendons d'avoir les moyens. Quand on a une croissance de zéro, on ne peut pas faire n'importe quoi". Et il ajoute : "bien sûr qu'humainement, nous voudrions que la pénibilité soit moins forte. Mais en France, aujourd'hui, nous ne sommes pas dans des travaux très pénibles. Ou alors, pour ceux qui sont pénibles, nous avons déjà des avantages compensateurs".

Cotisation des entreprises

Le financement de la mesure fait également grincer des dents. A l'horizon 2020 selon le gouvernement, elle devrait coûter 800 millions d'euros. Celui-ci va donc mettre les entreprises à contribution.

Tous les employeurs seront ainsi amenés à payer une cotisation ou un forfait pénibilité, même ceux dont les employés ne sont pas concernés. Pour ceux dont les salariés effectuent des travaux pénibles, il y aurait une surcotisation, un peu comme le système en vigueur pour les accidents du travail. Marisol Touraine a cependant concédé ce 18 septembre que l'Etat participerait au financement de la mesure.

Diane Lacaze