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Retraites: l'âge d'équilibre à 65 ans reste "une hypothèse de travail", assure Laurent Pietraszewski

Sur BFM Business, le secrétaire d'Etat chargé des retraites a estimé qu'un âge d'équilibre à 65 ans était envisagé, tout en promettant que les partenaires sociaux auront le dernier mot sur cette question.

Alors que s'ouvre ce vendredi les débats parlementaires autour de la réforme des retraites, de nombreux points cristallisent les tensions, notamment ce fameux âge pivot ou d'équilibre à 65 ans qui crispe les syndicats et qui est toujours présent dans le projet de loi.

"Qu'est-ce qu'on peut constater aujourd'hui, on a un âge d'entrée dans la vie active autour de 22 ans qu'on ait fait ou pas d'ailleurs d'études longues. La réforme Touraine votée en 2014, donc c'est la loi de tous les Français, c'est 43 ans de durée d'activité. Eh bien si on fait 22 ans, âge d'entrée dans la vie active, plus 43 ans, durée prévue pour l'activité, ça fait 65 ans. Donc toutes nos hypothèses sont sur cela. Et nous rappelons qu'en fait ce sont les partenaires sociaux qui proposeront l'âge d'équilibre que le gouvernement prendra ensuite par décret", déclare dans Good Morning Business ce mardi sur BFM Business Laurent Pietraszewski, le secrétaire d'Etat chargé des retraites. 

L'âge de 65 ans ne serait donc qu'une hypothèse? "Absolument", répond ainsi le secrétaire d'Etat. "C'est une hypothèse de travail qui s'appuie sur la réalité constatée".

Avoir des écarts de pensions de 1 à 4

Autre point qui interroge, le coût de cette réforme qui ne fait que gonfler à mesure des exceptions et renoncements acceptés par le gouvernement, un coût estimé à entre 80 et 100 milliards d'euros par BFM Business. 

Sans remettre en cause cette estimation, Laurent Pietraszewski estime qu'ont été additionné ce qui relève "de l'investissement", comme la revalorisation des rémunérations des enseignants. Le responsable met également en avant "les coûts de transition". "Mais l'ensemble de ces coûts sont couverts par l'objectif: créer un système plus juste, plus durable, où il y aura de la redistribution. Parce que le système actuel, quand on regarde les données de l'Insee, vous avez des écarts dans les pensions de 1 à 7. Demain, avec le système que nous proposons, ça sera un écart de 1 à 4".

Pour les enseignants, "nous assumons la décision politique"

Enfin, concernant l'avis du Conseil d'Etat et le risque d'inconstitutionnalité de certaines mesures concernant la revalorisation de la rémunération des enseignants, Laurent Pietraszewski reste serein et ferme. "Le Conseil d'Etat a validé la quasi-totalité des dispositions. (...) le Conseil d'Etat nous dit, on ne peut pas engager le gouvernement sur une loi de programmation pluriannuelle dans ce texte. Eh bien nous assumons la décision politique d'envoyer un message clair à nos enseignants, à nos chercheurs. Oui nous sommes engagés à ce que leurs niveaux de pension ne baisse pas, oui nous sommes engagés à revoir avec eux les modalités de leurs rémunérations. (...) Nous le maintenons et c'est pour ça que c'est clairement dans le texte de loi".

Le projet de loi sur les retraites mentionne la revalorisation de la rémunération des enseignants et des chercheurs, tout en renvoyant la question à une future loi de programmation. Pour le Conseil d'Etat, "sauf à être regardées, par leur imprécision, comme dépourvues de toute valeur normative, ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution". On rappellera par ailleurs que plutôt que valider, le Conseil d'Etat émet ici un avis (non contraignant) sur la potentielle conformité ou non conformité d'un projet de loi vis-à-vis de la Constitution et du droit en général. 

Olivier Chicheportiche