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"Ce n'est pas Mélenchon qui remplit le frigo à la fin du mois", tacle le secrétaire général de l'Unsa

Sur BFM Business, Laurent Escure, secrétaire général du deuxième syndicat à la RATP et à la SNCF, estime que la CGT et FO ont amené "certains salariés dans le mur". Il fustige également le rôle joué par le leader de la France Insoumise.

Face aux concessions et au compromis proposés par le gouvernement, l'Unsa estime qu'il est temps d'arrêter la grève et de passer au nouveau round de négociations. Le deuxième syndicat le plus représenté à la RATP et à la SNCF souligne que les salariés commencent à prendre conscience de ces avancées malgré la politique jusqu'au-boutiste de certains syndicats et politiques.

"Il y a des syndicats qui sont enfermés dans une stratégie depuis 6 mois d'un bras de fer total avec le gouvernement pour obtenir une victoire par KO avec le fameux retrait", explique ce mardi sur le plateau de Good Morning Business Laurent Escure, secrétaire général du syndicat réformiste. 

"Nous à l'UNSA, on avait analysé avec l'ensemble de nos composantes, y compris celles de la RATP et de la SNCF, (...) que la détermination du gouvernement, adossée à ce qu'on voyait dans les enquêtes d'opinion, faisaient que dans le moment stratégique, la ligne qui était la nôtre était une ligne de travailler sur des compromis, sur des avancés, des compensations, des garanties, des moindres reculs. Mais on ne voulait pas mettre tous nos oeufs dans le même panier d'une seule stratégie".

"Certains se rendent compte qu'ils ont été manipulés"

"Ca ne veut pas dire que tout est réglé mais il y a eu des avancées, c'est bien quand elles sont là qu'on les connaisse, et c'est bien que les hommes et femmes politiques arrêtent de manipuler les mouvements sociaux", estime le secrétaire général de l'Unsa. Et de poursuivre: "la CGT et Force Ouvrière ont quand même amené un certain nombre de salariés dans le mur ces dernières semaines avec cette stratégie qui est aujourd'hui une impasse". 

"L'Unsa au niveau national avait obtenu des garanties auprès des ministères et du gouvernement qui ont eu peine à se traduire dans l'entreprise. Vous le voyez aujourd'hui, il y a une reprise progressive (...). Il y a du bouche-à-oreille qui est en train de se faire sur les avancées qui ont été mises sur la table pendant que certains disaient 'non, non, il n'y a rien qui a bougé et il faut faire le retrait'. Et j'ai vu hier Jean-Luc Mélenchon participer à des assemblées générales de grèves, appeler à la grève générale. Les salariés se rendent bien compte que dans les autres secteurs d'activité, ce qu'on leur avait promis à la CGT ou avec Mélenchon d'un embrasement social n'arrive pas. Et finalement ils se rendent compte pour certains qu'ils ont fait grève pour rien. Sauf que ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon qui remplit le frigo à la fin du mois", assène le secrétaire général. Aujourd'hui, a poursuivi Laurent Escure, "ils se rendent compte qu'ils ont été un peu manipulés". 
Olivier Chicheportiche