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Dégradation de S&P: Hollande veut maintenir "le cap"

Bercy dénonce les jugements "critiques et inexacts" de Standard & Poor's.

Bercy dénonce les jugements "critiques et inexacts" de Standard & Poor's. - -

Comme le ministre de l'Economie, les membres du gouvernement dénoncent, ce vendredi 8 novembre, la deuxième dégradation de la note de la France par Standard & Poor's. François Hollande a indiqué maintenir "la stratégie qui est la nôtre".

La France de nouveau dégradée par l'agence de notation américaine Standard & Poor's ce vendredi 8 novembre. Sa note perd un cran, et passe de AA+ à double AA, mais sa perspective passe en revanche de négative à stable.

S&P, la première agence à avoir retiré à l'Hexagone son triple A, met clairement en cause la politique économique française pour justifier sa décision. Dans son communiqué, l'agence estime notamment que "les réformes engagées dans la fiscalité, le secteur des biens et services et le marché du travail n'amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme"

L'une des meilleures notes du monde

Ainsi, les réactions des membres de la classe politique ne se sont pas fait attendre. François Hollande s'est exprimé dans la matinée, lors lors d'une visite au siège de la Banque mondiale à Paris. "Je confirmerai la stratégie qui est la nôtre, le cap qui est le mien", a affirmé le chef de l'Etat.

Pour le président, "cette politique qui repose sur des réformes qui ont déjà été engagées, qui se poursuivront, est la seule qui permette d'assurer la crédibilité" de la politique économique de la France qui peut, selon lui, être "mesurée à travers les faibles niveaux des taux d'intérêt (de la dette française) sur les marchés".

Plus tôt dans la matinée, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a ainsi estimé que S&P ne "prend pas en compte toutes les réformes".

Son ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a lui dénoncé "des jugements critiques et inexacts". Le patron de Bercy a regretté cette décision et fait valoir les "réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité", et ce, "dans un contexte conjoncturel aussi difficile".

Tous deux ont par ailleurs rappelé que la note de la dette publique française restait "l'une des meilleures du monde" et attiré l'attention sur la perspective stable associée à la nouvelle note. Une note qui "témoigne des atouts reconnus de la France", veut croire Pierre Moscovici.

Les réactions des membres de la classe politique d'opposition commencent à fleurir également. Le président UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, a lancé "un cri d'alarme", s'exprimant sur Radio Classique. Il évoque "une décision très regrettable, car notre pays est en situation de grande vulnérabilité par rapport à sa dette"

Sur twitter, Florilège de critiques d'autre membres de l'UMP:

Roger Karouchi, sénateur UMP des Hauts de Seine

Standard ans Poors baisse la note de la France.Pour Moscovici S&P se trompe.Comme français qui croient qu impôts et chômage augmentent?Oui?
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) November 8, 2013

L'ancien ministre Yves Jeago, aujourd'hui délégué général de l'UDI

S&P abaisse encore la note de la France à "AA", juge sa marge de manoeuvre réduite Encore un signe que nous avons emprunté la mauvaise voie
— Yves Jégo (@yvesjego) November 8, 2013

Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice

#Hollande aura inventé le concept de la France dégradée : notation #AA image internationale, chomage, sécurité ... http://t.co/64CjJipeif
— Christian Estrosi (@cestrosi) November 8, 2013
N.G. avec agences