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Sanofi va supprimer 900 postes en France

Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi

Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi - -

Sanofi supprimera 900 postes en France, moins que prévu. Les secteurs de la recherche et des vaccins sont notamment concernés; la vocation du site de Toulouse « reste à préciser ». Dans ce nouveau coup dur pour l'emploi, Arnaud Montebourg affirme que le gouvernement a limité l'ampleur du plan.

Sanofi a annoncé mardi qu'il prévoyait de supprimer environ 900 postes en France à l'horizon 2015, un objectif revu en nette baisse par rapport au scénario que craignaient les syndicats, dans un dossier suivi de près par le gouvernement.
Le groupe pharmaceutique a précisé dans un communiqué qu'« aucune délocalisation de site et aucune modification du nombre de sites industriels en France n'est prévue ».
Mais il a ajouté que la vocation du site de recherche de Toulouse, qui emploie près de 600 chercheurs, « reste à préciser », indiquant avoir identifié « des acteurs susceptibles d'y poursuivre des activités scientifiques ou technologiques ».
Sanofi n'avait pas fourni d'indications chiffrées en annonçant en juillet une restructuration de ses activités françaises, et a précisé mardi que les réductions de postes se feraient sur la base du volontariat.
Les syndicats avaient estimé entre 1 200 et 2 500 le nombre des postes que le groupe voulait supprimer, sur un total de quelque 28 000 postes en France.

Le gouvernement aurait limité la casse

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré mardi matin à des journalistes que le gouvernement avait insisté auprès de Sanofi pour obtenir une limitation du nombre des réductions de postes.
Une réunion s'est tenue à l'Elysée lundi soir avec Sanofi, a-t-il dit au cours d'une rencontre avec la presse organisée par 7pmTV. « Nous avons prié les dirigeants de Sanofi de réduire encore leur plan, qui était (hier soir) de 1 371 postes, a dit le ministre. Je note qu'ils [Sanofi] ont suivi les recommandations du gouvernement ».
Arnaud Montebourg, qui avait reçu vendredi dernier l'intersyndicale du groupe, a invité Sanofi « à engager un dialogue social exemplaire avec les territoires concernés ». Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat chez Sanofi.

Inquiétudes à Toulouse et à Montpellier

Pour riposter aux annonces du groupe pharmaceutique, l'intersyndicale a fait savoir qu'elle organiserait une journée de mobilisation le 3 octobre, dont les modalités restent à définir. Elle comptait par ailleurs reprendre contact dans la journée avec Arnaud Montebourg.
Sanofi, dans son communiqué, a confirmé que la restructuration de ses activités en France concernerait la recherche mais aussi les vaccins et les services supports.
Les sites de recherche de Toulouse et Montpellier cristallisent les inquiétudes des salariés.
Pour Toulouse, dont les syndicats craignaient la fermeture, Sanofi a précisé qu'il mettrait rapidement en place un groupe de travail qui réunira des représentants du groupe, du gouvernement et des acteurs publics locaux « avec pour mission de concrétiser au cours des prochains mois des solutions ».

Les syndicats craignent un plan plus lourd

Quant au site de Montpellier, qui compte 200 chercheurs, Sanofi a indiqué qu'il « évoluerait progressivement vers un centre stratégique dédié au développement ».
« Il [Sanofi] confirme sa volonté de se désengager de Toulouse et d'arrêter les activités de recherche sur Montpellier », a déclaré Thierry Bodin, le coordonnateur CGT du groupe. Le « chiffre de 900 [réductions de postes] ne tient pas compte des effectifs de Toulouse ».
Pascal Vially, coordonnateur de la CFDT, observe lui aussi qu'au total, « 1 500 postes risquent d'être supprimés ».
« Cela reste dans la fourchette basse de ce que l'on craignait, mais c'est toujours trop », a-t-il ajouté.
En Bourse, l'action Sanofi prenait 0,2% à 68,90 euros en début d'après-midi, faisant légèrement mieux que l'indice sectoriel européen de la pharmacie (+0,12%), dans un marché en repli (-0,22% pour l'indice CAC 40).

La Rédaction avec Reuters