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Sarkozy veut la fin des 35 heures en étant payé plus

Nicolas Sarkozy appelle à travailler plus que 35 heures, en gagnant plus.

Nicolas Sarkozy appelle à travailler plus que 35 heures, en gagnant plus. - Lionel Bonaventure - AFP

Dans une interview aux Echos de ce mercredi, l'ancien président de la République plaide pour que la France s'exonère des 35 heures, à condition que les salariés aux 39 heures soient davantage payés.

C'est le retour du "travailler plus pour gagner plus". Dans un entretien aux Echos de ce 30 septembre, Nicolas Sarkozy affirme que toute entreprise voulant s'exonérer des 35 heures doit "pouvoir le faire", à la condition que personne ne gagne moins en travaillant plus. "Toute entreprise qui souhaitera s'exonérer des 35 heures devra pouvoir le faire. C'est la liberté qui doit primer", affirme le président des Républicains, dont le parti organise jeudi une "journée de travail sur le Code du travail".

Selon lui, le temps de travail doit être fixé "soit avec l'accord des partenaires sociaux de l'entreprise, soit par un référendum au sein de l'entreprise. Si une entreprise veut sortir des 35 heures, elle doit pouvoir le faire. Je pose une condition : personne ne doit travailler plus et gagner moins". Ainsi, "les 36 heures devront être payées 36, les 37 heures 37 etc. Pour les entreprises qui ne souhaiteront pas sortir des 35 heures, elles pourront choisir d'y rester. C'est cela faire confiance ! C'est donner à chacun le droit de sortir des 35 heures".

Des incitations financières pour les entreprises 

En outre, "pour encourager les entreprises à remonter la durée du travail, je propose de les inciter financièrement. Les heures au-delà de 35 heures leur coûteraient moins. Les allégements de cotisations sociales patronales seraient accrus jusqu'à 39 heures. En clair, on n'allège plus les charges pour travailler moins, on les allège pour travailler plus !" affirme-t-il.

"La question du temps de travail se pose naturellement dans l'administration comme dans le privé. Je souhaite que nous revenions sur tous les accords de réduction du temps de travail qui ont été conclus dans les années 2000. Ayons le courage de dire que dans la fonction publique, on travaille souvent moins que 35 heures. Revenir aux 35 heures pour tout le monde est déjà une première étape minimum", affirme également l'ancien président de la République.

Egalité entre public et privé

"Au-delà des 35 heures, tous les exécutifs locaux et les directeurs d'administration pourront négocier une augmentation du temps de travail rémunérée à l'image de ce qui se fera dans le privé. Il est temps de faire vivre l'égalité entre le public et le privé", ajoute-t-il.

Son rival Alain Juppé a exposé ses propositions sur son blog, mardi soir. Il préconise d'"en finir avec les 35 heures, ce que personne n'a fait jusqu'à présent". Selon le maire de Bordeaux, "le principe doit être la liberté de définir la durée du travail au sein de l'entreprise, y compris pour ceux qui souhaitent conserver la durée actuelle. A défaut d'accord, je propose que la durée de référence qui s'appliquerait soit fixée à 39 heures".

"Cette durée de référence est indispensable, car elle est le levier de la discussion qui doit être conduite dans chaque entreprise, et parce qu'il faut bien entendu un seuil au-delà duquel se déclenchent les heures supplémentaires. Naturellement, les salariés qui travaillent déjà plus de 35 heures ne devront pas perdre de pouvoir d'achat, et un mécanisme d'exonération fiscale le permettra", préconise-t-il.

N.G. avec AFP