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SNCF: les syndicats sortent atterrés de leur réunion avec Élisabeth Borne

Au sortir d'une réunion avec la ministre des Transports, les représentants syndicaux de la SNCF ont indiqué qu'Élisabeth Borne leur avait confirmé la suppression du statut de cheminot pour les nouveau entrants et qu'elle y avait ajouté une modification des avantages pour ceux qui ont déjà le statut. Leurs déclarations font état d'une situation bloquée.

"D'un côté un gouvernement qui refuse de négocier et va supprimer le statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, de l'autre la direction de la SNCF qui annonce remettre en cause le statut pour ceux qui resteront. C'est tout à fait inacceptable", s'est indigné Erik Meyer, le secrétaire fédéral de Sud-Rail. 

Au sortir d'une réunion entre les syndicats, la direction de la SNCF et la ministre des Transports Elisabeth Borne ce vendredi, le représentant de Sud a indiqué qu'il comptait proposer à ses collègues de l'intersyndicale (CGT, FO et CFDT) de "durcir le mouvement".

"L'entreprise SNCF veut revenir en arrière sur le contenu du statut", a confirmé Laurent Brun, secrétaire national de la CGT-Cheminots détaillant les axes sur lesquels la direction souhaite entamer les négociations: "remise en cause de la reconnaissance des diplômes et remise en cause de la tenue d'examen dans le cadre des promotions".

Aucune réponse aux questions concrètes

Laurent Brun indique aussi avoir posé des questions concrètes à la direction et à la ministre et n'avoir obtenu aucune réponse. Comme "qu'est-ce qui vous dérange concrètement dans le statut de cheminot actuellement?" ou "comment vous calculez le surcoût de 8% selon vous généré par le statut de cheminots?".

Laurent Brun a donc appelé à une mobilisation massive les deux prochains jours de grève prévus par l'Intersyndicale. "Au moins lundi, la mobilisation devrait être supérieure à celle des deux précédents jours de grève" a assuré Laurent Brun. Pour rappel, la SNCF a estimé le taux de grévistes à un environ 35% du personnel et 77% des conducteurs mardi, puis 27% et 74% mercredi.

Mais à la différence de Sud-Rail qui souhaite durcir le mouvement, à la CGT "nous n'appelons pas à la grève illimitée, nous restons sur nos préavis successifs de deux jours de grève, parce que nous considérons qu'il faut tenir sur la durée". À ce titre, il a indiqué que le mouvement, jusque-là prévu pour durer trois mois, pourrait se prolonger "au-delà du mois de juin".

Laurent Brun a enfin déploré que "les négociations n'ont pas débuté. On est à mi-parcours du nombre de réunion que le ministère a planifié" mais il affirme n'avoir eu aucun document provenant des services du gouvernement détaillant le contenu de la réforme. "Nous n'avons toujours pas la position ferme du gouvernement", a-t-il regretté.

N.G.