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Sommet social à l'Elysée sur fond de gel des dépenses

Nicolas Sarkozy reçoit ce lundi après-midi patronat et syndicats pour un sommet social qui risque d'être marqué par l'annonce de mesures destinées à contenir les déficits publics de la France. /Photo d'archives/REUTERS/

Nicolas Sarkozy reçoit ce lundi après-midi patronat et syndicats pour un sommet social qui risque d'être marqué par l'annonce de mesures destinées à contenir les déficits publics de la France. /Photo d'archives/REUTERS/ - -

PARIS - Nicolas Sarkozy reçoit ce lundi après-midi patronat et syndicats pour un sommet social qui risque d'être marqué par l'annonce de mesures...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réuni les partenaires sociaux pour faire le bilan de sa politique de défense de l'emploi sur fond d'inquiétude syndicale après les mesures annoncés la semaine dernière pour contenir les déficits.

Promise de longue date, la réunion a officiellement pour but de discuter des "questions économiques, industrielles et d'emploi afin de dresser un bilan partagé des mesures prises face à la crise et des suites qu'il convient de leur réserver".

La réforme des retraites, le principal chantier social en cours, n'est pas à l'ordre du jour.

"La crainte que nous avons, c'est qu'on nous dise que la crise est passée et que maintenant on nous dise qu'il y a des questions plus sérieuses budgétairement", a déclaré le président de la CFTC, Jacques Voisin.

"Nous sommes dans une crise sociale profonde et il n'est pas temps de baisser la garde", a-t-il dit à son arrivée à l'Elysée, en estimant nécessaire de "continuer dans le prolongement de ce qui a été fait l'année dernière" notamment à destination des plus fragiles.

L'Elysée a publié à l'occasion du sommet un document recensant l'ensemble des mesures prises depuis fin 2008 pour soutenir l'activité et lutter contre la montée du chômage.

"Quand on regarde un peu le document qu'on a reçu, on est quand même assez inquiet, apparemment la crise est derrière nous. Ce n'est pas du tout l'analyse que nous faisons", a encore indiqué Jacques Voisin.

EFFET D'AUBAINE

Bernard van Craeynest, le président de la CFE-CGC, a parlé de mesures pertinentes qui doivent être prolongées "et d'autres moins".

Il a cité plus particulièrement l'exonération des charges sociales pour les embauches dans les entreprises de moins de 10 salariés, qui s'est traduite par un million d'emplois.

"Quand on voit que cela concerne les services, les emplois dans l'hôtellerie-restauration, tous emplois qui ne sont pas délocalisables, qui ont bénéficié de la TVA à 5,5%, de la suppression de la taxe professionnelle, on voit bien qu'il y a un vrai problème d'équité et de justice", a-t-il dit.

Le prolongement de cette mesure, qui a coûté près de 800 millions d'euros au budget de l'Etat - 380 millions en 2009 et 410 millions prévus cette année - au-delà du 30 juin prochain est une des questions qui devrait être tranchée lors de ce sommet social.

Dans le texte de son intervention, diffusé par son syndicat, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, parle de "l'effet d'aubaine" de cette exonération qui doit être corrigé.

Plus généralement, il critique les annonces faites la semaine passée par le Premier ministre François Fillon : gel des dépenses de l'Etat sur trois ans, baisse de 10% de ses dépenses de fonctionnement et cinq milliards d'euros d'économies sur les niches fiscales.

"Alors que les besoins d'accompagnement de nos concitoyens les plus fragilisés par la crise sont cruciaux, le flou laissé sur les mesures sociales n'est pas de nature à nous rassurer", indique François Chérèque.

Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry