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Macron à Las Vegas: le parquet financier attend "plus d'informations"

L'entourage d'Emmanuel Macron assure qu'il n'est pas "concerné par ces soupçons"

L'entourage d'Emmanuel Macron assure qu'il n'est pas "concerné par ces soupçons" - Lionel Bonaventure - AFP

Le Parquet national financier a déclaré attendre "plus d'informations" de l'inspection générale des finances concernant les soupçons de favoritisme qui planent sur Emmanuel Macron dans le cadre d'un déplacement à Las Vegas, lorsqu'il était ministre de l'Économie.

Le parquet national financier (PNF) a déclaré ce mercredi attendre "plus d'informations" sur les soupçons de favoritisme autour d'un déplacement à Las Vegas d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, pour envisager "les suites éventuelles".

Le parquet national financier "a pris connaissance de l'article du Canard enchaîné" et "s'est rapproché de l'Inspection générale des finances pour obtenir plus d'informations", a affirmé un porte-parole du PNF à l'AFP. "Dès que nous aurons plus d'éléments, nous envisagerons avec le parquet de Paris les suites éventuelles à donner", a-t-il ajouté.

Une soirée à plus de 380.000 euros

Dans son édition de mercredi, le Canard enchaîné affirme en effet que l'Inspection générale des finances (IGF) soupçonne un délit de favoritisme concernant l'organisation en janvier 2016 d'une soirée à Las Vegas, où Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avait rencontré des entrepreneurs français.

Le 6 janvier 2016, en plein Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le grand salon mondial de l'innovation technologique, Emmanuel Macron avait été ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de start-up français.

"Cette opération de séduction, montée dans l'urgence, à la demande expresse du cabinet du ministre, a été confiée au géant Havas par Business France (l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy) sans qu'aucun appel d'offres ait été lancé", révèle Le Canard enchaîné.

"La commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme", souligne l'IGF après enquête, peut-on lire dans le journal satirique, qui précise le coût de la soirée: "381.759 euros, dont 100.000 rien que pour l'hôtel, où la moindre chambre était facturée plus de 300 euros la nuit".

Emmanuel Macron "pas concerné" par les soupçons

Reprenant les conclusions de l'IGF, le Canard révèle que Business France ou certains de ses salariés "pourraient être incriminés pour 'favoritisme'" et Havas France ou ses dirigeants "au titre de la complicité ou du recel".

"Emmanuel Macron n'est absolument pas concerné par ces soupçons", a-t-on souligné dans l'entourage du candidat d'En Marche! "Je n'ai pas pris connaissance de cela, mais je ne pense pas que ce soit mon ministère qui ait organisé un événement sans appel d'offres", a réagi mardi Emmanuel Macron lors d'un déplacement aux Mureaux, dans les Yvelines.

"Je pense que ça peut être des agents de l'État ou en tout cas des entités publiques, mais je demande à vérifier les faits", a-t-il dit. "Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics", a également assuré le candidat.

Michel Sapin à la rescousse

Michel Sapin a plus tard volé à son secours. Le ministre des Finances a ainsi déclaré mercredi que son ex-collègue était "totalement hors de cause" dans cette histoire. 

"C'est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait", a ajouté le ministre, dans une réaction transmise à l'AFP.

J.M. avec AFP