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S&P maintient la note de la France

S&P craint que la France ne remplisse ses objectifs en 2017 et 2018

S&P craint que la France ne remplisse ses objectifs en 2017 et 2018 - Emmanuel Dunand - AFP

L'agence américaine de notation a conservé la note AA pour la France, tout en maintenant une perspective négative. Elle craint notamment que l'Hexagone stoppe la mise en œuvre des réformes.

Standard and Poor's (S&P) opte pour le statu quo. L'agence de notation a maintenu ce vendredi 11 décembre la note AA de la dette à long terme de la France, tout en continuant d'envisager de la dégrader à moyen terme.

"Nous nous attendons à ce que la France atteigne ses objectifs budgétaires en 2015, mais nous pensons qu'il existe des risques pour ses objectifs 2017 et 2018", souligne l'agence dans un communiqué.

"La perspective demeure négative, car elle reflète les risques que nous observons sur la trajectoire de l'endettement, en raison d'une croissance plus basse (...) ou d'une performance budgétaire plus faible, et que les mesures de renforcement de la compétitivité pourraient être atténuées avant l'élection présidentielle de 2017", avertit S&P.

Des craintes sur les réformes

L'agence avait déjà maintenu en juin la note "AA" qu'elle attribue à la dette à long terme de la France ainsi que la perspective négative dont elle est assortie depuis une année. La "perspective négative" signifie que le pays a au moins un risque sur trois de voir sa note attribuée par S&P baisser au cours des 24 prochains mois.

L'agence de notation prévoit une croissance modérée de 1% cette année pour la France, "avant d'accélérer à une moyenne annuelle d'environ 1,6% pendant la période 2016-2018". L'agence souligne que la croissance française bénéficie de facteurs exogènes comme la baisse du prix du pétrole et celle du cours de l'euro, tout en reconnaissant que les mesures adoptées par le gouvernement comme la loi Macron y contribuent également.

Elle redoute toutefois que l'exécutif hésite à mener de nouvelles réformes "courageuses", en raison de "l'opposition au sein du parti (socialiste) et de l'agenda des élections présidentielles".

Pas d'impact des attentats

Après les attentats du 13 novembre à Paris, l'agence avait écarté que les attaques "islamistes ou autres puissent avoir des répercussions sur la notation de la dette des pays d'Europe occidentale". Mais elle avait prévenu qu'ils pourraient avoir "indirectement" des conséquences sur la croissance en Europe, notamment si les Etats s'écartaient de leurs objectifs budgétaires sous la pression de partis "populistes".

De son côté, Fitch a maintenu cet été le statu quo, en confirmant à la fois la note "AA" et la perspective stable de la France. Cette agence devrait également faire un point sur son évaluation dans le courant de la soirée. Fitch avait précédemment abaissé la note souveraine du pays en décembre dernier, la faisant passer de AA+ à AA, en raison du dérapage budgétaire notamment.

Quant à la troisième grande agence de notation, Moody's, elle a abaissé en septembre la note de la dette de la France d'un cran à "Aa2", tout en relevant la perspective associée de "négative" à "stable", excluant ainsi un nouvel abaissement à moyen terme.

J.M. avec AFP