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Pour Standard&Poor's, "la France demeure fragile"

S&P estime que la France est fragile.

S&P estime que la France est fragile. - -

Dans une étude publiée ce mercredi 23 octobre, l'agence de notation explique que les bases d'une reprise solide n'ont pas encore été établies en France. Elle table ainsi sur des perspectives de croissance plus faibles que celles du gouvernement.

Standard and Poor's vient quelque peu refroidir l'optimisme ambiant sur la croissance française. Depuis plusieurs semaines, de nombreux instituts et organismes (Insee, FMI) ont révisé à la hausse leurs perspectives pour l'économie française.

Mais, ce mercredi 23 octobre, l'agence de notation américaine vient mettre un important bémol à la l'éclaircie que connaît actuellement la France. "Les bases d'une reprise solide et de long terme ne sont pas encore réunies", en dépit du récent regain d'activité, estime S&P dans ce rapport intitulé "l'économie française sort de la récession mais demeure fragile".

S&P table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,7% en 2014, soit moins que le 0,9% que prévoit le gouvernement. Pour 2015, l'agence mise sur une croissance de 1,4% en 2015. "Malgré cette timide reprise, la France restera dans une situation de rattrapage bien au-delà de 2014", poursuit-elle.

Quid du AA+ de la France ?

Elle ne fait en revanche aucun commentaire sur la note souveraine de la France, actuellement "AA+", dans ce document. "L'amélioration de la situation économique française au deuxième trimestre a coïncidé avec celle de la zone euro", poursuit-elle dans ce rapport. "Mais, des données plus récentes suggèrent un ralentissement du mouvement au deuxième semestre 2013".

S&P prévoit que la consommation des ménages n'augmentera que de 0,4% sur l'ensemble de l'année 2013, et de 0,2% en 2014 en raison de l'alourdissement de la fiscalité sur les ménages au profit des entreprises. Selon l'agence, la consommation ne progressera nettement qu'en 2015 (+1,2%), grâce à une amélioration sur le front du chômage.

Quant aux exportations, elles restent affectées par la dégradation de la compétitivité de la France, même si elles devraient profiter de l'amélioration de la demande dans le reste de l'Europe au cours des 24 prochains mois.

La fiscalité, clef de la confiance

Autre facteur d'incertitude pour la France, les investissements des entreprises, qui étaient inférieurs de 6,3% à la fin du deuxième trimestre à leur moyenne de 2007.

L'agence estime ainsi que l'investissement des entreprises devrait progresser d'environ 1,8% en 2014, après un recul de 2% en 2013, avant d'accélérer le rythme en 2015 (+4%). Malgré cette reprise, il devrait être à la fin 2015 inférieur de 2,9% à ce qu'il était en 2007.

Mais son redressement durable dépend d'un retour à la confiance qui pourrait être retardé par l'instabilité fiscale actuelle, met en garde S&P.

J.M. avec AFP