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STX-Fincantieri: l'accord "définitif signé dans les prochains jours", assure Le Maire

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire - ERIC PIERMONT / AFP

Le ministre de l'Économie et sa collègue de la Défense, Florence Parly, rencontraient leurs homologues italiens pour discuter de l'avancement de ce projet de rapprochement qui vise, outre le naval civil, également le volet militaire.

L'accord définitif de la reprise du chantier naval français STX par l'italien Fincantieri sera signé "dans les prochains jours", a annoncé ce jeudi à Rome le ministre français des Finances Bruno Le Maire.

"Il a fallu surmonter quelques difficultés pour parvenir à cet accord entre STX et Fincantieri (...) et je suis heureux de vous annoncer aujourd'hui à Rome que l'accord définitif sera signé dans les prochains jours", a déclaré Bruno Le Maire à la presse.

Paris et Rome ont connu l'an dernier un net refroidissement dans leurs relations après la nationalisation du chantier naval STX alors qu'un accord de vente avait été trouvé par le précédent gouvernement français avec l'italien Fincantieri. Après des semaines de tension, les deux gouvernements étaient finalement parvenus l'an dernier à trouver un accord. Aux termes de ce dernier, le chantier italien aura finalement la majorité du capital de STX, mais l'État français gardera une minorité de blocage.

"Soit nous nous unissons, soit nous disparaissons"

Le ministre français des Finances et sa collègue de la Défense, Florence Parly, rencontraient leurs homologues italiens pour discuter de l'avancement de ce projet de rapprochement qui vise, outre le naval civil, également le volet militaire. "Je voudrai dire toute l'importance que nous attachons à ce rapprochement naval, civil puis militaire", a ajouté Bruno Le Maire.

"Face à la concentration industrielle mondiale dans tous les secteurs (...) nous Européens soit nous nous unissons, soit nous disparaissons. Nous avons fait le choix avec nos amis italiens de nous unir dans le secteur naval pour constituer un champion naval de classe mondiale", a conclu Bruno Le Maire.

"C'est une grande opération de politique industrielle européenne", s'est félicité à ses côtés le ministre italien du Développement économique Carlo Calenda. Il a souhaité que ce partenariat avec la France soit élargi à d'autres secteurs, notamment le spatial, espérant y voir les prémices de la construction d'"un nationalisme pan-européen".

Florence Parly a pour sa part rappelé qu'"il reste beaucoup de travail à faire" dans le rapprochement naval militaire. "Mais nous avons pu constater l'importance des progrès qui ont été réalisés en quelques semaines", a-t-elle dit, ajoutant: "Nous sommes en train de donner naissance à un champion mondial de la construction navale dans le domaine militaire".

"Une chance pour nos deux pays"

"À l'avenir ce que nous avons envie de faire c'est de mener à terme des projets en commun. Ceci suppose une alliance qui repose sur des synergies (...) des projets commun en matière de recherche et de développement. Ce projet est une chance pour nos deux pays, pour nos industries navales respectives mais aussi une chance pour l'Europe", a conclu Florence Parly.

Concrètement, les deux capitales envisagent de collaborer autour de leurs programmes nationaux respectifs et notamment pour la France du remplacement des pétroliers ravitailleurs de la Marine à l'horizon 2020. L'Italie a déjà lancé la production d'un pétrolier ravitailleur, et la France s'appuiera sur ce design italien pour faire construire ses propres bâtiments à Saint-Nazaire.

Les autres domaines concernent l'exportation, afin de bénéficier de l'empreinte internationale de chaque groupe et éviter une concurrence fratricide, ou la recherche, avec des synergies autour des batteries au lithium, l'optimisation de la consommation des navires, l'architecture électrique...

P.L avec AFP