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Economie et Social

Le taux de chômage stable à 9,5% au 1er trimestre

Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est stabilisé à un niveau élevé en France au premier trimestre, selon les données CVS provisoires publiées par l'Insee. En métropole, il s'établit à 9,5%, correspondant à 2,703 millions

Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est stabilisé à un niveau élevé en France au premier trimestre, selon les données CVS provisoires publiées par l'Insee. En métropole, il s'établit à 9,5%, correspondant à 2,703 millions - -

Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est stabilisé à un niveau élevé en France au premier trimestre, selon...

PARIS (Reuters) - Le taux de chômage s'est stabilisé en France au début 2010 après six trimestres de hausse, tout en restant à des niveaux élevés, selon les données CVS provisoires publiées par l'Insee.

Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est établi à 9,5% en métropole au premier trimestre et à 9,9% en comptant les départements d'Outre-mer.

Les chiffres du quatrième trimestre 2009 ont été révisés en baisse de 0,1 point après avoir été initialement annoncés à 9,6% et 10,0%, des pics depuis dix ans.

La statistique confirme la tendance à la stabilisation du chômage qui ressortait, sur les trois premiers mois de l'année, des chiffres mensuels des demandeurs d'emplois publiés par Pôle emploi et le ministère de l'Economie.

"Le taux de chômage est resté stable pour la première fois depuis le début de la crise financière mondiale en 2008", se félicite Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, dans un communiqué.

Le chiffre, correspondant à 2,703 millions de demandeurs d'emploi en métropole, n'en reste pas moins le plus élevé depuis 1999. Au début 2008, avant la crise, le taux de chômage était de 7,2%.

DU MIEUX CHEZ LES 15-24 ANS

Les chiffres de l'Insee montrent en particulier une amélioration chez les jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans, tout en restant élevé, est redescendu à 23,0% (634.000 personnes) après avoir culminé à 24,2% au quatrième trimestre et, en comprenant les Dom, il a reflué à 23,8% contre 25,0%.

Dans son communiqué, Christine Lagarde y voit le reflet de "la relance de l'apprentissage, du retour à des taux de croissance positifs et du dynamisme de l'intérim".

Le taux de chômage des 25-49 ans est resté stable à 8,6% en métropole alors qu'il a augmenté d'un point à 6,6% chez les plus de 50 ans. Par sexe, il est resté stable à 9,4% pour les hommes et a reflué de 0,1 point chez les femmes, à 9,6%.

L'Insee ne publie plus de taux de chômage mensuel depuis 2006, après une polémique sur sa méthode de calcul. Eurostat, l'agence de statistiques de l'Union européenne, continue en revanche de le faire et a annoncé mardi un taux de 10,1% pour la France (Dom inclus) en avril, comme en mars.

L'enquête de l'Insee montre que le taux d'emploi a progressé mais avec une tendance à la précarisation qui inquiète les économistes.

La proportion des personnes entre 15 et 64 ans ayant un emploi a atteint 63,8% contre 63,5% au trimestre précédent. Dans le détail, 28,2% des 15-24 ans, 81,8% des 25-49 ans et 55,6% des 50-64 ans (dont 41,8% des 55-64 ans) occupaient ainsi un emploi au début 2010, ou encore 67,9% des hommes et 59,9% des femmes.

L'EMPLOI SE PRÉCARISE

Mais la part des personnes en contrat à durée déterminée ou en intérim a augmenté de 0,2 point à 6,4% alors que celle des salariés en contrats à durée indéterminée a continué de diminuer pour revenir à 49,3% contre 49,4% fin 2009.

Alexander Law, économiste au cabinet de recherche Xerfi, souligne que la précarisation de l'emploi risque d'affaiblir la consommation au cours des prochains mois.

"La remontée de l'intérim et des CDD au détriment des emplois à durée indéterminée constitue une plus forte incitation à l'épargne pour pouvoir parer à d'éventuels coups durs", explique-t-il.

"Elle participe aussi de la mauvaise tenue du moral des ménages : les Français continuent d'avoir peur du chômage et cette peur est renforcée soit par la précarité de leur statut (intérim) soit par l'horizon temporel de la fin du CDD".

Le moral des ménages français s'est dégradé en mai pour le quatrième mois consécutif, a annoncé l'Insee la semaine dernière et le lendemain ont été publiés de mauvais chiffres des demandeurs d'emplois publiés en avril (+15.700 en catégorie A).

L'enquête de l'Insee montre encore que, parmi les personnes ayant un emploi, le total souhaitant travailler plus a augmenté de 0,5 point à 6,1%, soit 1,573 million de personnes, pour la plupart des temps partiels subis mais aussi 219.000 salariés en chômage technique ou partiel.

Et parmi les personnes qui ne travaillent pas, 3,4 millions, en France métropolitaine, souhaitent travailler, qu'elles soient ou non disponibles immédiatement ou qu'elles recherchent ou non un emploi. C'est ce que les experts appellent le "halo" du chômage.

Véronique Tison, édité par Yves Clarisse