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Taux immobiliers au plus bas depuis 45 ans : une si bonne nouvelle ?

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C'est du jamais vu depuis 45 ans. Le taux des crédits immobiliers tombe à 1,43% en septembre selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA.

Les taux immobiliers sont au plus bas depuis 45 ans. En septembre selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, ils ressortaient à 1,43%. On parle bien du taux d'intérêt réel, c’est-à-dire tenant compte de l'inflation. Il s'agit là d'une moyenne toute durée confondue hors assurance. Assurément une bonne nouvelle pour les emprunteurs.

Grâce à ces taux aussi bas, l'acheteur gagne en solvabilité. On constate aussi des prêts de plus en plus longs parfois plus de 30 ans. Les taux bas semblent donc être aujourd'hui le carburant du marché immobilier. En tout cas, ils offrent d'énormes opportunités aux primo-accédants.

Mais il y a des risques : celui d'abord que certains ménages n'empruntent plus que de raison. Ensuite, les acheteurs étant en position de force, la hausse des prix pourrait bien se poursuivre.

Pourquoi les taux immobiliers sont si bas ?

Les taux immobiliers sont bas pour 3 raisons. D'abord à cause de la faiblesse des taux en zone euro. La BCE n'a pas entamé son mouvement de hausse de taux comme la FED aux Etats-Unis.

Deuxième raison, le fruit des vertus de la concurrence. Les taux restent à des niveaux très bas car les banques se livrent une concurrence féroce. Le prêt immo reste un produit d'appel phare pour les banques universelles. Ce qui leur sert à fidéliser les clients quitte à gagner très peu dans l'espoir de vendre d'autres produits derrière (placements, assurances).

Cette guerre des taux est en tout cas si forte entre les banques, que la Banque de France s'est récemment inquiétée des risques qu'elles prennent. Mais de quel risque parle-ton ?

Le premier est la capacité des banques à faire face à une remontée rapide des taux. Elles freineraient la répercussion sur les taux immobiliers pour sauver leur part de marché. Une augmentation des coûts de refinancement des banques ferait alors basculer dans le rouge la rentabilité de certains prêts à taux fixe.

L'autre risque est de voir leur rentabilité menacée par me recul des commissions de rachat et de renégociation de crédit mais également de voir la concurrence renforcée sur l'assurance-emprunteur.

Enfin, il existe toujours une illusion de croire que les taux resteront toujours à des niveaux plancher.

En septembre, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a conclu que le risque restait contenu pour les banques et les ménages mais il a toutefois mis en garde sur la tentation de vendre du crédit immobilier quasiment à perte. Pour lui, les banques doivent se garder de commencer à prêter trop à des ménages potentiellement insolvables.

Finalement avec ces taux au plus bas depuis 45 ans, on se retrouve dans une situation avec des emprunteurs qui se réjouissent mais des banques sous pression qui doivent éviter de céder à la guerre des taux immobiliers.