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Taxe foncière calculée en fonction des revenus: la piste n'est pas sur la table

Le Premier ministre était l'invité de BFMTV-RMC.

Le Premier ministre était l'invité de BFMTV-RMC. - BFMTV

Le Premier ministre, Édouard Philippe, était l'invité de RMC-BFMTV ce mardi 20 mars. Il a abordé de très nombreux sujets.

Édouard Philippe était l'invité de BFMTV/RMC, ce mardi 20 mars. Toujours dans sa volonté de pédagogie, il a expliqué de nombreux sujets.

La taxe foncière

Le Premier ministre a exclu que la taxe foncière puisse être à l'avenir calculée en fonction des revenus, une piste de réforme évoquée par des médias "qui n'est pas sur la table" dans le cadre de la remise à plat de la fiscalité locale. "On va prendre le temps, rien n'est arbitré".

Demi-part fiscale pour les veuves et veufs 

Le Premier ministre n'a en revanche pas exclu le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et veufs, jugeant que "tout est possible" tant que sont conservées "la direction et la cohérence de l'action" du gouvernement, notamment la maîtrise des finances publiques.

Les retraités et la CSG

Concernant les retraités, Édouard Philippe a répété qu'ils ne sont "ni des privilégiés ni des égoïstes". Et s'il assume la mesure de la hausse de la CSG, il reconnaît, en revanche, qu'elle a besoin d'une modification. Le Premier ministre a donc annoncé que le gouvernement allait "corriger le dispositif" de hausse de la CSG pour 100.000 ménages dont le revenu fiscal de référence se situe "juste au-dessus" du seuil retenu pour cette augmentation.

Le Premier ministre a souhaité "expliquer" le mécanisme. Rappelant que "40% des retraités ne sont pas concernés par l'augmentation de ce taux de CSG", il a souligné qu'elle s'appliquait "pour tous ceux qui ont un revenu fiscal de référence supérieur à 14.404 euros".

Pour les ménages au-dessus de ce taux, "c'est le taux plein de CSG avec l'augmentation qui s'applique; en dessous, c'est le taux réduit qui n'a pas changé". "Dans un couple" par exemple, avec "une petite retraite et une retraite largement au-dessus du seuil", "l'addition des deux retraites fait que vous passez au-dessus du seuil du revenu fiscal de référence pour un couple", a expliqué le Premier ministre.

Selon lui également, "7,5 millions de Français sont concernés par le taux plein de CSG qui est augmenté" et "il y a 100.000 (personnes sur ces 7,5 millions) qui sont dans une zone d'interstice où, objectivement, (elles) voient une augmentation de leur CSG alors que l'addition des deux niveaux de pension les place juste au-dessus du seuil." "Pour ces 100.000 Français-là, il faut corriger le dispositif, et nous le corrigerons dans la prochaine loi de finances", a-t-il indiqué.

La SNCF

Concernant la SNCF, "le premier sujet, c'est la qualité de service". Pour le Premier ministre, la qualité de service de la SNCF se dégrade. "On ne met pas de l'argent en plus alors que la qualité se dégrade". Il estime donc que la réforme est nécessaire, même s'il se dit "ouvert à la discussion".

"Je n'ai aucun problème à dire qu'en matière ferroviaire, il va continuer à y avoir du financement public et ce financement public va même s'accroître, mais ne comptez pas sur moi, avant même qu'on ait commencé à discuter (...) pour rajouter 40 milliards de dette à la dette des Français dans un système qui aujourd'hui ne fonctionne pas comme il devrait". Il a noté que l'Etat met aujourd'hui "20% d'argent public en plus dans le dispositif ferroviaire qu'il y a dix ans".

Concernant l'ouverture à la concurrence, il s'agit de la "préparer" et de se demander "quand on s'y met, comment on s'y met, quelles lignes sont concernées". "Je suis extrêmement ouvert à la discussion", a-t-il insisté, en soulignant que cette ouverture avait été "décidée par le gouvernement précédent". A cet égard,"je m'amuse aujourd'hui de voir des députés socialistes qui vont aller défiler dans la rue jeudi alors qu'ils soutenaient la majorité qui a ouvert à la concurrence le dispositif ferroviaire".

Le chômage

"Le système fonctionne sur la solidarité. C'est un droit qui implique des devoirs". Pour Edouard Philippe, il est nécessaire que Pôle emploi consacre un peu plus de moyens aux contrôles. Le gouvernement a dévoilé la veille son nouvel arsenal de sanctions.

Les privatisations

Pour le Premier ministre, il s'agit "d'une question que je regarde sans tabou". Edouard Philippe n'a néanmoins pas voulu dévoiler quelles entreprises pourraient être concernées.

D. L. avec AFP