Thibaut Lanxade: "la diversité est une richesse" pour les patrons
Face à la menace terroriste, Emmanuel Macron a appelé à une réponse économique, en demandant mardi aux chefs d'entreprise d'investir dans des quartiers sensibles.
"Parce que des destins sont parfois brisés, parce qu'une place n'est pas donnée à certains, c'est notre responsabilité collective d'apporter cette réponse", a justifié le ministre de l'Économie.
Les entreprises doivent-elles également recruter davantage de personnes issues de la diversité? Assurément, selon Thibault Lanxade, le vice-président du Medef en charge des TPE-PME, invité de BFM Business ce mercredi 18 novembre.
"C'est un véritable sujet et il faut qu'on s'y attelle", affirme-t-il ainsi. Même si, souligne-t-il, "il y a paradoxalement une amélioration du traitement de la discrimination ressentie par les salariés". Il cite une étude TNS-Sofrès de juillet dernier montrant que, pour 72% personnes interrogées, la situation est meilleure. "Mais cela ne règle pas le problème à l'embauche", poursuit-il, et dans cette optique "les chefs d'entreprise ont besoin d'être accompagnés et d'avoir des outils de management".
"On peut discriminer sans le savoir"
"Aujourd'hui, recruter sans discriminer est extrêmement compliqué et on peut discriminer sans le savoir", assure Thibault Lanxade. Il considère notamment que le défenseur des droits "pourrait être à côté des chefs d'entreprise pour les sensibiliser à la richesse de la diversité qui est une réalité dont nous devons prendre en compte".
Thibault Lanxade estime notamment que "dans un monde digital et numérique, les outils (de recrutement, ndlr) sont dépassés". "Revoir ces processus c'est aussi lutter contre la discrimination aujourd'hui". "On pourrait, par exemple, recruter simplement sur les réseaux sociaux" ou encore faire fi de CV truffés de fautes, explique le vice-président du Medef.
Par ailleurs, Thibault Lanxade fait savoir que "43% des salariés estim[ai]ent qu'un fait religieux ostentatoire [était] rédhibitoire en entreprise". "Il faut tenir compte de ces problèmes éthiques et nous (les chefs d'entreprise, ndlr) ne sommes pas armés. Aujourd'hui, au Medef, une multitude de faits religieux remontent. Comment les traiter? Nous n'avons pas les outils".