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Toute l'industrie française rongée par la conjoncture

Les Industriels tablent sur une baisse de leurs investissements pour le début de 2013

Les Industriels tablent sur une baisse de leurs investissements pour le début de 2013 - -

L’Insee a publié, ce vendredi 9 novembre, une série d’indicateurs montrant une situation dégradée pour l'ensemble du secteur.

L’industrie française ne se porte pas bien. L’Insee le démontre encore un peu plus, ce vendredi 9 novembre.

Tout d’abord, l’institut de statistiques a dévoilé les chiffres de la production industrielle pour le mois de septembre. Première mauvaise nouvelle: cet indicateur a baissé de 2,7% par rapport au mois d’août dernier, où il avait alors connu un petit rebond de 1,9%.

Ce virage est plus prononcé pour l’industrie manufacturière qui recule de 3,2% en septembre après avoir augmenté de 2,1% au mois d’août. On notera également la dégringolade de la production automobile (-16,2%) qui avait toutefois connu un fort rebond au mois d’août.

Sur le troisième trimestre (juillet, août et septembre), cette même production manufacturière baisse également par rapport à la même période 2011 de 1,9%. Surtout, l’Insee relève qu’aucun secteur n’est épargné que ce soit les équipements électriques, l’informatique, ou encore le raffinage.

Des prévisions d'investissements à la baisse

Et il ne faut pas s’attendre à une grosse éclaircie pour la suite de l’année 2012. Voir plus.

L’Insee a, en effet, également publié les résultats d’une enquête menée auprès des industriels d’entreprises manufacturières. Résultat : ces derniers ont révisé à la baisse leurs prévisions d’investissement pour 2012. Ils ne tablent plus que sur une hausse de l’investissement de 1%, contre 5% jusqu’ici.

Plus inquiétant pour l’avenir, l’Insee note que les industriels prévoient également de baisser leurs investissements au premier semestre 2013. Là encore, le secteur automobile devrait être plus fortement touché, avec une baisse de 6% des dépenses d’investissement.

Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette mauvaise tendance, l’institut de statistiques relève notamment des conditions de financement plus tendues pour les entreprises. "Les facteurs financiers (niveau de l'autofinancement, niveau d'endettement, conditions globales de financement) sont pour 2013 moins favorables qu'en 2012", explique l’Insee.

Clairement, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour l’économie française alors que, ce même jour, la Banque de France a annoncé tabler sur une croissance négative pour le dernier trimestre 2012 de -0,1%. Elle avait déjà fait part d’une prévision de croissance de -0,1% pour le troisième trimestre.

Il faut espérer que l'établissement dirigé par Christian Noyer soit un peu trop pessimiste. Car si ces deux estimations de la Banque de France sont confirmées par l’Insee, la France entrera alors en récession pour la première fois depuis le printemps 2009. Christian Noyer s'est toutefois montré rassurant, malgré ces estimations: "La France n'est pas en récession, l'économie française est plate" a-t-il déclaré ce vendredi 9 novembre.

Julien Marion et AFP