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Traité transatlantique: pourquoi la France pourrait jeter l'éponge

La France pourrait se retirer des négociations avec les Etats-Unis sur le traité de commerce transatlantique si les Américains ne font pas preuve de davantage de réciprocité.

La France pourrait se retirer des négociations avec les Etats-Unis sur le traité de commerce transatlantique si les Américains ne font pas preuve de davantage de réciprocité. - Nicholas Kamm - AFP

Le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, regrette le manque de "réciprocité" des Etats-Unis dans les négociations, leur "manque totale de transparence", et évoque un arrêt des discussions de la France.

La France est prête à stopper net les discussions sur le traité de libre-échange avec les Etats-Unis, en négociations depuis des mois. Dans une interview à Sud-Ouest paru ce lundi, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur estime que les Etats Unis doivent faire davantage d'efforts, faute de quoi la France arrêtera de discuter.

Mathias Fekl affirme ainsi que l'Europe a multiplié les offres, sur tous les sujets, et n'a reçu en contrepartie aucune offre sérieuse des Américains. Ni pour l'accès à leurs marchés publics, ni pour l'accès aux marchés agricoles, déplore-t-il. Face à ce manque de "réciprocité", il menace d'un "arrêt pur et simple" des négociations par la France.

Aucune contrepartie sérieuse

Dans le quotidien, le secrétaire d'Etat déplore que les négociations sur le Traité de commerce transatlantique se déroulent "dans un manque total de transparence et dans une grande opacité, ce qui pose un problème démocratique".

"Les parlementaires doivent avoir accès aux documents, et ce, ailleurs que dans des salles sécurisées de l'ambassade américaine comme c'est le cas jusqu'à présent", exige Matthias Fekl qui regrette que "les parlementaires américains aient accès à un nombre de documents beaucoup plus important que les parlementaires européens".

"Il y a trop d'asymétrie, pas assez de réciprocité", dénonce le secrétaire d'Etat, pour qui "l'Europe a multiplié les offres, sur tous les sujets, et n'a reçu en contrepartie aucune offre sérieuse des Américains, ni pour l'accès à leurs marchés publics, ni pour l'accès aux marchés agricoles et agro-alimentaires qui restent fermés".

Pas de prise en compte des souhaits français

"Nous ne sentons pas, côté américain, une prise en compte de nos souhaits sur les services, ni sur le problème que pose l'arbitrage par des tribunaux privés", poursuit-il. "La négociation doit absolument permettre à nos PME et à nos agriculteurs d'avoir accès au marché américain", insiste-t-il.

Pour le secrétaire d'Etat, "si rien ne change, cela montrera qu'il n'y a pas la volonté d'aboutir à des négociations mutuellement bénéfiques". "Or, ces négociations n'avancent pas et, là où elles avancent, ce n'est pas dans le bon sens. La France envisage toutes les options, y compris l'arrêt pur et simple des négociations", met-il en garde.

S'il voit le jour, le TTIP sera le plus grand accord commercial au monde, touchant un marché de 850 millions de consommateurs. Les négociations ont démarré en juillet 2013. La Commission européenne négocie avec les Etats-Unis au nom des 28 pays membres.

N.G. avec AFP