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Travail du dimanche: Macron réforme "pour plus de justice"

Emmanuel Macron a notamment expliqué que la réforme du travail dominical va donner davantage de souplesse aux élus locaux.

Emmanuel Macron a notamment expliqué que la réforme du travail dominical va donner davantage de souplesse aux élus locaux. - Capture d'écran BFM Business

En présentant son projet de loi sur l'activité, Emmanuel Macron s'est efforcé de défendre les avancées sociales permises par la réforme du travail dominical. Il ainsi indirectement répondu aux critiques de Martine Aubry.

Face à la gronde venue de la majorité, Emmanuel Macron tempère. En présentant son projet de loi pour l'activité, le ministre de l'Economie savait qu'il était attendu au tournant sur un point clef: le travail du dimanche. Surtout quand quelques instants auparavant, Martine Aubry a considéré que son texte constituait une "régression sociale".

Emmanuel Macron a ainsi indirectement répondu à la maire de Lille, en mettant en avant les progrès sociaux permis par son projet de loi. "Le travail du dimanche ça doit être une réforme pour plus de justice", a-t-il fait valoir.

"Une avancée sociale"

"Aujourd'hui à l'heure où nous parlons, où beaucoup critiquent cette mesure, ont-ils oublié que dans plus de 600 zones touristiques il n'y a pas, par la loi, de compensations obligatoires au travail dominical? Et c'est une réalité pour les Français et Françaises qui travaillent dans ces zones", a rappelé le ministre.

Il a ensuite expliqué que son projet de loi va rectifier le tir. "Ce que va poser ce texte c'est l'obligation de définir pour toute nouvelle ouverture un accord au niveau de la branche, de l'entreprise ou du territoire, qui devra préciser les modalités de compensation".

Ainsi, "le principe de la compensation sera partout posé dans la loi", a poursuivi Emmanuel Macron. "C'est une bonne chose et une avancée sociale", a-t-il conclu.

"Protéger les salariés"

Emmanuel Macron a été appuyé par le ministre du Travail François Rebsamen. En répondant aux questions des journalistes, ce dernier a jugé qu' "il s'agit de protéger les salariés de sorte à ce que le dimanche ne soit jamais un jour travaillé comme les autres".

Emmanuel Macron a également assuré que la réforme du travail dominical vise à "donner plus de libertés aux élus locaux pour pouvoir ouvrir jusqu'à 12 dimanches par an". "Mais ce n'est pas une obligation (....) c'est la possibilité offerte à des élus locaux, au plus près du terrain, d'avoir plus de flexibilité si leur économie le demande", a-t-il insisté.

"L'économie ne marche pas en additionnant des chiffres"

Le ministre de l'Economie s'est ensuite efforcé de rassurer davantage: "au-delà des petites phrases et de l'animation normale du jeu politique, il peut y avoir de vraies préoccupations". Et "en aucun cas nous ne proposons d'élargir les zones d'activités commerciales pour que les grandes surfaces viennent vider les centres bourgs", a-t-il assuré. Emmanuel Macron a indiqué qu' "un travail de concertation" sera ainsi mené "pour enrichir le texte et prendre en compte cette réalité".

Interrogé, enfin, sur les répercussions économiques du texte. Le ministre est resté prudent. Il a ainsi affirmé que "beaucoup de mesures visent à créer des effets psychologiques". "L'économie ne marche pas en additionnant des chiffres, ce n'est pas l'économie de la turbine et de la pompe. L'économie, c'est aussi déclencher des comportements", a-t-il jugé.

Julien Marion