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Finances publiques

Un budget de la Sécu en faveur "du pouvoir d'achat des salariés"

Agnès Buzyn a présenté son projet de budget de la Sécu.

Agnès Buzyn a présenté son projet de budget de la Sécu. - Eric Feferberg - AFP

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a affirmé que son projet de budget "fait des choix" en faveur "du pouvoir d'achat des salariés" et aussi "de la solidarité".

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a présenté mardi à l'Assemblée nationale son premier projet de budget de la Sécu qui "fait des choix" en faveur "du pouvoir d'achat des salariés" et aussi "de la solidarité". "Ces choix, les Français ont demandé, en juin dernier, au gouvernement et au Parlement de les porter", a rappelé la ministre depuis la tribune au sujet de ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018.

"C'est le choix du pouvoir d'achat pour les salariés, par la baisse des cotisations sociales" notamment, et "c'est le choix de la solidarité au bénéfice de nos concitoyens les plus fragiles, qu'il s'agisse des bénéficiaires du minimum vieillesse ou des familles les plus pauvres", a détaillé cette novice en politique, médecin de profession. La baisse des cotisations sera financée par une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), faisant contribuer davantage les retraités en particulier, ce qui concentre les critiques des opposants.

Sur les choix pour la branche famille (barèmes et montants de la Paje revus notamment), qui ont suscité de nombreux amendements, la ministre a rappelé le "travail de fond, sans tabou, sur les objectifs assignés à notre politique familiale" qui a été engagé par le gouvernement. Au prix d'économies dans le domaine de la santé en particulier, le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, et la ministre, de concert avec le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui lui a succédé à la tribune, a souligné l'objectif d'"un retour à l'équilibre à l'horizon 2020".

Hausse "très importante" des prix du tabac

Agnès Buzyn a aussi défendu un "PLFSS de transformation" avec notamment l'adossement du régime social des indépendants (RSI) au régime général ou l'accent mis sur la prévention en matière de santé. En la matière, la ministre a estimé que l'extension de l'obligation vaccinale pour les jeunes enfants n'était pas un "bouleversement majeur des habitudes et des attitudes vaccinales".

Concernant la hausse "très importante" des prix du tabac, jusqu'à 10 euros le paquet fin 2020, elle l'a jugée nécessaire car "il n'y a pas plus de fatalité dans ces morts (du tabac) qu'il n'y avait de fatalité dans la mortalité sur nos routes". Dans l'optique d'améliorer "l'égalité d'accès aux soins" et dans la lignée des promesses du candidat Emmanuel Macron, Agnès Buzyn a prévu de lancer "dès la semaine prochaine le travail et la concertation pour aboutir à un reste à charge zéro dans les domaines de l'optique et des audioprothèses, en sus des négociations entamées mi-septembre dans le secteur dentaire". Ces travaux devront aboutir "avant la fin du premier semestre 2018", a-t-elle affirmé.

Doucement sur le tiers payant

Par ailleurs, Agnès Buzyn a affirmé que le tiers payant chez le médecin "a vocation à être accessible à tous les malades" mais indiqué vouloir "y aller doucement", avec notamment un "calendrier" qui sera présenté d'ici l'été.

"Je vous proposerai que le gouvernement présente au Parlement, d'ici l'été prochain, le calendrier selon lequel le tiers payant intégral pourra être proposé à tous les assurés dans des conditions techniques fiabilisées", a lancé la ministre de la Santé depuis la tribune. "Je vous proposerai également que ce rapport identifie les publics prioritaires pour lesquels un accès effectif au tiers payant intégral devrait être garanti, au-delà des publics déjà couverts".

D. L. avec AFP