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Un mois de confinement entraîne un recul de 2,6 points du PIB sur un an

La crise liée au coronavirus continue de se propager et d'enrayer l'économie mondiale

La crise liée au coronavirus continue de se propager et d'enrayer l'économie mondiale - Pixabay / geralt

L'OFCE a dévoilé une première évaluation de l'impact économique de l'épidémie en France. Baisse de la consommation, fermeture des écoles, affaiblissement du solde commercial… la récession sera sévère.

Un confinement d'un mois devrait amputer le produit intérieur brut (PIB) français de 2,6 points sur un an, a estimé lundi l'OFCE, qui juge urgent de lutter contre les faillites d'entreprises.

"C'est une situation complètement incroyable" et "sans commune mesure avec les chocs qu'on a pu connaître", en 2008 ou en 1929, a estimé Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques, lors d'une vidéoconférence de presse.

Selon l'Observatoire, le premier facteur de réduction du PIB français est la modification des "comportements de consommation" du fait du confinement. Elle entraînerait une baisse de 1 point de PIB, la consommation représentant 70% du PIB national.

La fermeture des écoles : -0,3 point de PIB

La baisse de l'investissement pèserait elle à hauteur de 0,7 point, tandis que les perturbations des conditions de travail (télétravail, difficultés d'accès aux sites de travail, etc.) engendreraient une perte de 0,4 point de PIB.

A elle seule, la fermeture des écoles pèserait pour 0,3 point de PIB, en empêchant 1,2 million de salariés de travailler.

Enfin, d'autres effets, comme l'affaiblissement du solde commercial, en particulier celui lié au tourisme, entraînerait une perte de 0,2 point de PIB.

La semaine dernière, l'Insee a estimé que l'économie tournait actuellement aux deux tiers et qu'un confinement d'une durée d'un mois se traduirait par 3 points de PIB en moins sur un an.

Le risque des faillites en chaîne

Comme l'Insee, l'OFCE constate que les conséquences sont très hétérogènes selon les secteurs d'activité, ce qui "justifie des mesures budgétaires et fiscales de soutien ciblées".

Si le confinement devait se prolonger, l'OFCE estime que la perte de PIB serait "approximativement" doublée, mais prévient que certains facteurs pourraient "aggraver" l'impact sur l'activité, en particulier une "amplification de la rupture des chaînes de valeurs", ou encore le risque de faillites d'entreprises.

Vers un rebond magistral?

L'OFCE juge toutefois qu'une fois le confinement levé, l'économie française pourrait connaître "un rebond (...) potentiellement important" du fait de l'épargne constituée par les ménages et de la "résilience du tissu productif" permise par le soutien public.

"Il y a une certaine urgence à avoir une doctrine d'intervention de l'Etat (...) pour éviter les faillites et pour que la reprise de l'activité en sortie de confinement se fasse dans un monde ou le tissu productif soit préservé", a d'ailleurs insisté Xavier Ragot.

Permettant de réduire l'impact de la crise sur le chômage, le dispositif de chômage partiel pourrait à terme concerner "environ 5,7 millions d'emplois", soit 21% de l'emploi salarié, et coûter plus de 20 milliards d'euros par mois, dans l'hypothèse où il serait utilisé par toutes les entreprises éligibles.

TL avec l'AFP