Un rapport franco-allemand prône assouplissement des 35 heures et gel des salaires
Il pourrait s’agir d’un dossier on ne peut plus délicat à gérer pour le gouvernement. Le 2 décembre, la France et l’Allemagne présenteront des propositions communes pour soutenir la croissance. Et selon le magazine allemand Der Spiegel, elles pourraient comprendre côté français un assouplissement des 35 heures et un gel des salaires.
Ces propositions, comprises dans un rapport dont la version définitive sera remise jeudi à Emmanuel Macron et son homologue allemand Sigmar Gabriel, prévoient "entre autres une flexibilisation du marché du travail en France, ainsi qu'un assouplissement des 35 heures dans de nombreux secteurs. En outre, le document plaide pour un gel des salaires pendant trois ans pour rendre les entreprises françaises plus compétitives", écrit Der Spiegel, qui affirme avoir eu accès au document sans citer davantage de détails.
Côté allemand, Berlin doublerait ses investissements dans les infrastructures en Allemagne. Un effort supplémentaire de 20 milliards d'euros d'ici à 2018 devrait être annoncé, au lieu des dix milliards prévus jusqu'à présent, poursuit le magazine.
Aucune annonce de réforme à prévoir, selon Bercy
Sollicité, le ministère de l’Economie a fermement démenti. "Il ne s'agit pas de propositions des gouvernements français et allemand mais d'un rapport de deux économistes", a indiqué une porte-parole. "Ce rapport n'est pas finalisé, il ne peut donc pas être commenté à ce stade. (...) Il s'agit de pistes de travail qui concernent les réformes structurelles et l'investissement", a ajouté le ministère, qui précise que ce rapport fait simplement office de "diagnostic".
Ces propositions s'appuient sur le travail de deux économistes, le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein, qui avaient été chargés mi-octobre par leurs gouvernements respectifs de dresser des pistes pour stimuler la croissance dans les deux pays.
La situation économique de la France et le dérapage de son budget sont un sérieux motif d'inquiétude pour l'Allemagne. Berlin est, en parallèle, de plus en plus sous pression de la part de ses partenaires, la France en tête, pour en faire davantage de son côté pour relancer la machine économique européenne.