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Un seul régime de retraites, "c'est une illusion et un danger" pour Jean-Claude Mailly

Jean-Claude Mailly

Jean-Claude Mailly - -

Sur BFM Business, l'ancien secrétaire général de Force Ouvrière plaide pour la mise en place de 3 régimes, l'universalité étant selon lui dangereuse.

Communication, méthode, âge pivot... Sans surprise, Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général du syndicat Force Ouvrière (FO), étrille la méthode du gouvernement et "un dossier très mal géré".

L'ancien responsable, invité ce jeudi sur BFM Business dans l'émission "12H, L'heure H", remet également en cause le coeur de la réforme des retraites, à savoir la mise en place d'un système universel centralisé.

"Plus qu'un régime universel, qui quand même prend l'eau en quelque sorte puisqu'il y a plein de dérogations ici ou là, il y a une volonté, pas tout de suite, d'aller vers un régime qui serait un régime unique. Et ça, c'est dangereux y compris en gestion. Il y a un côté un peu leurre quand on discute, y compris de l'âge pivot. Parce que, in fine, quand vous mettez autour de la table les syndicats, le patronat et le gouvernement, ça veut dire une structure de type tripartite. Et en général, ceux qui ont la main, c'est l'Etat, c'est le gouvernement. C'est lui qui décidera dans ce genre de système, c'est une forme d'étatisation de l'ensemble du système de retraite. Ça créé des réactions à la fois chez les salariés mais ça créé aussi des réactions chez les indépendants qui veulent préserver leur caisse", estime-t-il sur le plateau de "12h, l'Heure H".

Etendre le calendrier de la réforme

"Est-ce que ça en vaut la peine? Je considère depuis le début qu'il faudrait s'organiser autour de trois régimes: un régime pour les salariés du privé, un régime pour tout ce qui est public et un régime pour tout ce qui est indépendants. Faire un seul régime c'est une illusion et c'est un danger".

Jean-Claude Mailly adresse un conseil au gouvernement: "le plus sage cela aurait été d'étendre le calendrier (...) et reposer tous les problèmes. (...) Même si demain il y a une ouverture (...) faut pas dire pour autant que le problème est réglé, ça veut pas dire que la grève s'arrêtera tout de suite. Mais il y a encore tous les problèmes à régler, les problèmes des réserves et toute une série de problèmes techniques et tout ça, ça n'est pas réglé".

Olivier Chicheportiche