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Un sonar français dernier cri perdu lors de tests en Atlantique

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PARIS - Une enquête a été ouverte après la perte, lors d'essais dans l'Atlantique, d'un sonar français technologiquement sensible qui doit équiper...

PARIS (Reuters) - Une enquête a été ouverte après la perte, lors d'essais dans l'Atlantique, d'un sonar français technologiquement sensible qui doit équiper la toute dernière génération de navires de guerre européens, apprend-on de sources militaires.

Le sonar "Captas", dont le coût s'élève à environ quatre millions de dollars, est développé par le groupe d'électronique de défense Thales.

Remorqué par un navire de surface, ce sonar à immersion variable permet de détecter les mouvements de sous-marins. Il doit notamment équiper la toute dernière génération de frégate furtive FREMM, qui fait l'objet d'une coopération franco-italienne.

Thales a confirmé la perte du sonar et a déclaré que le groupe s'efforçait de déterminer l'origine de l'incident.

"C'est arrivé lors du test d'un sonar remorqué à immersion variable. Il a été perdu lors d'essais et cet incident fait l'objet d'une enquête", a déclaré un porte-parole du groupe.

De sources militaires, le sonar a été perdu en eaux profondes dans la baie de Gascogne dans une mer difficile lors de tests réalisés il y a deux semaines à partir d'un bâtiment allemand.

La perte d'un tel équipement, dont les spécifications techniques précises sont confidentielles, comporte un risque potentiel en matière de sécurité.

Il gît cependant très probablement par plusieurs kilomètres de fond. De ce fait, sa récupération est jugée extrêmement délicate, que ce soit par la marine française ou par des puissances rivales.

"Si c'est dans la baie de Gascogne, ce sera très difficile à récupérer", a-t-on déclaré à Reuters de source navale.

La délégation générale pour l'armement (DGA), qui a commandé le sonar Captas 4249 pour le compte du ministère français de la Défense, n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Ce sonar est dit "actif-passif", ce qui signifie qu'il peut à la fois transmettre des signaux à basse fréquence pour détecter des sous-marins ou surveiller passivement des menaces potentielles, comme un tir de torpille.

Il peut être immergé à une profondeur comprise entre un mètre et 250 mètres afin qu'il soit placé dans des conditions optimales, qui sont conditionnées notamment par la température de l'eau et son degré de salinité.

Les sonars jouent un rôle déterminant dans le jeu du chat et de la souris auquel se livrent toujours les sous-marins occidentaux et russes dans l'Atlantique, plus de 20 ans après la fin de la Guerre froide.

Tim Hepher, version française Jean-Michel Bélot, édité par Danielle Rouquié