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Economie et Social

Une loi à l'automne sur les rémunérations jugées excessives

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a annoncé mardi la présentation à l'automne d'un projet de loi visant à mettre fin aux rémunérations jugées excessives dans le secteur privé en France. /Photo prise le 9 juillet 2012/REUTERS/Cha

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a annoncé mardi la présentation à l'automne d'un projet de loi visant à mettre fin aux rémunérations jugées excessives dans le secteur privé en France. /Photo prise le 9 juillet 2012/REUTERS/Cha - -

Après la limitation des salaires dans le public, le gouvernement s'attaque aux rémunérations excessives du privé. Un projet de loi sera déposé à l'automne, a annoncé ce mardi le ministre de l’Économie Pierre Moscovici. Indispensable ou dangereux ?

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a annoncé mardi la présentation à l'automne d'un projet de loi visant à mettre fin aux rémunérations jugées excessives dans le secteur privé en France. Le nouvel exécutif socialiste en place depuis deux mois a décidé de s'attaquer à la question des salaires jugés indécents en plafonnant par exemple ceux des dirigeants des entreprises publiques (d'ici fin juillet).

« Il ne s'agit pas de punir... »

Le nouveau projet de loi « régulera, voire prohibera, certaines pratiques qui nous semblent excessives et donnera davantage de place aux représentants des salariés dans les instances qui fixent les rémunérations (…). Il ne s'agit pas de punir, de culpabiliser, de stigmatiser ceux qui gagnent de l'argent, mais de revenir à de la décence et de la justice sociale », a expliqué Pierre Moscovici.
Le ministre dit vouloir répondre à « un sentiment d'injustice dans ce pays » selon lequel « les mutations du capitalisme ont conduit à des hyper-inégalités qui ne sont pas tolérables ».

« Attention à ne pas aller trop loin, sinon on se prive de talents »

Cette idée a été reçue avec prudence par les syndicats et le patronat réunis à la conférence sociale qui se tient jusqu'à mardi soir à Paris. Pierre Gattaz, du Medef, a mis en garde contre « le risque de démotiver tous ceux qui sont les locomotives du pays. Bien sûr, il faut éviter les abus mais attention : la France est en Europe, dans le monde, il y a une concurrence, donc attention à ne pas aller trop loin, sinon on se prive de talents qui pourraient venir de l'étranger ».

« C’est indispensable »

Côté syndicats, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a demandé à voir tout en jugeant le moment mal choisi pour faire ce genre d'annonce. « Je ne sais pas ce que c'est qu'un projet de loi qui encadre les salaires du privé. Je le commenterai quand je le verrai ». « C'est indispensable. En même temps, je sais combien les entreprises privées sont jalouses de la liberté de rémunération de leurs dirigeants, donc j'espère que le gouvernement va trouver les voies et les moyens de faire en sorte que ça ne soit pas qu'un effet d'annonce », a déclaré Bernard Thibault. Mais, a souligné le secrétaire général de la CGT, « ce n'est pas la diminution de la rémunération des dirigeants qui fait la hausse des salaires pour les autres salariés de cette entreprise ».

La rédaction avec Reuters