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Economie et Social

Une petite entreprise sur quatre affiche moins d'un Smic de résultat courant net

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Plus d'un quart des très petites entreprises réalisent un bénéfice net inférieur au Smic annuel, soit 14.000 euros, selon les chiffres chiffres de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) et de la Banque de France.

La profitabilité des TPE françaises reste encore très basse et a eu encore tendance à se replier en 2018. C'est la principale conclusion de l'étude publiée mardi par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) et la Banque de France, où les données de 131.000 TPE de moins de 10 salariés ont été analysées (230 professions, 11 secteurs).

Certes, le chiffre d'affaires moyen poursuit sa progression: +1,6% (hors secteur agricole) contre +0,9% en 2017 et +0,2% en 2016. "L’ensemble des secteurs, à l’exception de l’équipement de la personne, ont des évolutions de chiffres d’affaires orientées positivement", peut-on lire.

Mais côté résultat courant net (revenus auxquels on retranche les coûts opérationnels de l'activité), la tendance est à la baisse avec -0,2% à 35.000 euros. Et si on exclut le secteur de la santé, les pharmaciens tirant fortement la moyenne vers le haut, le montant tombe à 28.900 euros en 2018. 

Sur ce critère, 26% des TPE ont réalisé un résultat courant net inférieur au Smic annuel net arrondi à 14.000 euros, sachant que pour certaines entreprises individuelles, ce revenu fait vivre l'entrepreneur et son conjoint. 34% gagnent entre 14.000 et 28.000 euros et 18% génèrent entre 28.000 et 42.000 euros. En haut de l'échelle, 22% des TPE affichent plus de 42.000 euros de bénéfices courants l'an dernier.

Les pharmaciens et les opticiens en tête

Huit secteurs sur 11 sont en nette progression, un autre présente un taux d’activité stable et deux autres encore sont en recul. Dans les transports, la hausse des revenus atteint +3,6% et 2,9% pour le résultat courant net. Devant les services divers (+2,9% et +2,3%), l'auto-moto (+2,8% et +4,6%). Puis viennent le secteur culture et loisirs, le commerce de détail alimentaire, la santé et l'équipement de la maison.

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A la baisse, on trouve l'équipement de la personne (-2,6% pour les revenus, -4,2% pour le résultat courant net) et le bâtiment. "C’est surtout la mauvaise performance du secteur équipement de la personne qui affaiblit l’ensemble. Les TPE parviennent à maintenir une rentabilité globalement satisfaisante", souligne néanmoins l'étude.

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Du côté des professions, ceux qui gagnent le moins sont les coiffeurs à domicile (11.443 euros de résultat courant net), mais il s'agit fréquemment de temps partiels, a indiqué Yves Marmont, président de la FCGA, lors d'une présentation à la presse. Juste devant viennent la mercerie (12.901 euros) et le toilettage pour animaux (13.092 euros).

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Ceux qui gagnent le plus sont les pharmaciens (141.290 euros) devant l'optique (60.570 euros) et les ambulances (59.980 euros).

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Les vannes du crédit restent ouvertes

Autre enseignement, "les investissements et l’endettement sont nettement orientés à la baisse, pour la deuxième année consécutive", avance l'étude.

Si les profits sont en berne, les vannes du crédit restent ouvertes avec +9,5% sur un an. 89% des demandes de prêts pour le financement d’investissements immobiliers ou l’achat d’équipements sont satisfaites en totalité ou en grande partie, avance la Banque de France. Mais comme les années précédentes, les crédits de trésorerie sont obtenus moins aisément, à 67%. 

Les crédits immobiliers sont les plus dynamiques (+12,3%). Les crédits d’équipement progressent de 7,1%. Les crédits de trésorerie, qui ne représentent que 7 % de l’encours total de crédits, augmentent de 7,6 %. Enfin, il ressort que les taux d’intérêt des crédits aux TPE restent, en moyenne, plus faibles que dans les autres grands pays de la zone euro. 

Olivier Chicheportiche