Macron prépare déjà la suite
D’abord les décrets d’application. Emmanuel Macron se donne un objectif : tous les décrets de sa loi signés avant la fin de l’année (même si le Sénat traîne des pieds et fait prendre du retard à l’ensemble du texte). Cela peut paraître simple, mais si le ministre de l'Economie y parvient, ce sera pour lui un nouvel exploit. Le décret doit en effet être signé par différents ministères: les transports, sur les autocars, le logement sur la modification des coefficients d’occupation des sols, l’intérieur pour le permis de conduire etc…
Or ces ministères ont été soigneusement mis à l’écart du débat parlementaire, exclusivement porté par le ministre, au nom de la "cohérence" du texte. Certains d’entre eux en nourrissent un certain ressentiment et pourraient le montrer en traînant sur les décrets, "il faudra que le ministre pèse de tout son poids", explique-t-on à Bercy où l'on reste néanmoins très confiant : "Après tout nous avons déjà réussi à faire une loi sans avoir la tutelle sur les administrations". S’il faut demander l’arbitrage de Matignon, voire de l’Elysée, le ministre de l’Economie n’hésitera pas une seconde. Car sa conviction, c’est qu’il faut que sa loi "se voie" pour que s’enclenche un cycle de confiance et d’investissement.
L'étape d'après...
Mais Emmanuel Macron se mobilise surtout sur la deuxième étape de son plan d'action. Il entend d'abord mener et publier une première étude d’impact un an après la promulgation de la loi, "on aura des lignes d'autocars, on aura recruté des inspecteurs temporaires du permis de conduire, on aura des nouveaux tarifs des professions réglementées, on aura un suivi institutionnel (l'OCDE va poursuivre son travail)" dit-on dans l’entourage du ministre, avec comme critères : la création d’activités nouvelles, l’emploi, le pouvoir d’achat.
Symbolique à ce titre, le lancement d’un programme de logements intermédiaires, appuyé par 1 milliard d’euros entre les mains de la Caisse des dépôts sur des terrains cédés par l’Etat au cœur de grandes villes, "les mises en chantier auront démarré avant la fin de l’année, on verra que cette loi crée directement de l’activité". "Il faut mettre la France en mouvement et lui montrer qu’elle bouge", insiste le ministre. Le retour de la confiance est à ce prix.