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Villeroy de Galhau: "La croissance ne peut pas venir d'une relance budgétaire"

François Villeroy de Galhau appelle à ne pas lâcher du lest sur le déficit

François Villeroy de Galhau appelle à ne pas lâcher du lest sur le déficit - Philippe Lopez - AFP

Le gouverneur de la Banque de France adresse une forme de mise en garde aux candidats à l'élection présidentielle dans une interview aux Échos ce lundi 12 décembre. Il estime que la France se doit de respecter ses engagements budgétaires et de mener des réformes.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé dimanche, dans un entretien accordé au quotidien Les Échos que "l'accélération de la croissance française ne peut pas venir d'une relance budgétaire", appelant à ne pas "créer d'illusion dans le débat électoral".

Selon le gouverneur de la banque centrale, la priorité pour l'Hexagone est "l'accélération de ses réformes" ainsi que le respect de "ses engagements budgétaires", rappelant au passage que si "certains pays ont des marges budgétaires pour soutenir l'activité", prenant l'exemple de l'Allemagne et des Pays-Bas, la France n'était pas dans cette configuration.

Respecter ses engagements pour être écouté

"Nous devons respecter notre engagement d'un déficit à moins de 3% du PIB en 2017", a martelé François Villeroy de Galhau, qui estime par ailleurs que si "la France a fait plus de réformes qu'on ne le dit", cela reste en deçà des efforts consentis par d'autres pays de la zone euro.

Ce n'est qu'en respectant ses engagements que la France pourra être écoutée par ses partenaires européens, estime le gouverneur de la Banque de France, qui rappelle que "revenir sous les 3% supposerait un effort d'économies de 4 milliards d'euros soit 0,3% des dépenses publiques".

Les propos du gouverneur de la Banque de France interviennent alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle se sont prononcés pour une relance de l'économie via notamment l'investissement public, une approche désormais envisagée dans un certain nombre d'économie matures dans le monde.

La relance, la nouvelle mode

La relance via les politiques budgétaires est désormais également défendue par des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou l'OCDE.

La Banque de France a révisé à la baisse, vendredi, ses prévision de croissance pour la France de 2016 à 2018, en raison notamment d'une "dégradation de l'environnement international", et anticipe désormais une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,3% en 2016 et 2017, contre respectivement 1,4% et 1,5% initialement prévus, puis 1,4% en 2018, contre 1,6% originellement.

J.M. avec AFP