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Wauquiez : « On ne va pas mégoter sur l'assurance chômage »

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Le secrétaire d'Etat à l'emploi Laurent Wauquiez décrypte l'information selon laquelle l'UNEDIC va emprunter pour financer l'assurance chômage.

C'est une information exclusive du quotidien La Tribune : l'UNEDIC va lancer un grand emprunt pour financer l'indemnisation des chômeurs... Invité sur le plateau de BFM TV et en direct sur RMC, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi répond à la question inquiète de Jean-Jacques Bourdin :

On en est là ?

« Je comprends que quand vos auditeurs entendent ça ils se disent : "où est ce qu'on en est ? ". Mais c'est une habitude très ancienne. Quand vous avez une période de croissance et que votre nombre de demandeurs d'emplois baisse, vous dégagez des excédents au niveau de l'assurance chômage, vous pouvez payer. C'est fait pour ça. Par contre dans une période comme celle qu'on vit en ce moment, vous avez beaucoup de demandeurs d'emploi à accompagner, vos recettes diminuent... donc nécessairement vous passez dans le déficit.
Ce qu'il faut comprendre et c'est la force du modèle économique et social français, c'est qu'il a des espèces de coussins destinés à amortir le choc en cas de période dure. Une chose dont je suis sûr : on ne va pas commencer à faire des économies sur l'indemnisation des demandeurs d'emplois. Y'a des domaines sur lesquels il faut faire des économies mais sur l'assurance chômage on ne va pas commencer à mégoter ! L'emprunt, C'est dans tous les pays pareil et c'est le mode classique de fonctionnement. »

L'Etat emprunte, EDF emprunte, l'UNEDIC emprunte... ça fait beaucoup d'emprunts ?

« Oui parce que derrière il y a la vraie question du déficit. Le but du Président de la République, c'est de concilier deux impératifs. Le premier : si dans la crise, vous freinez partout, vous enclenchez la spirale infernale où la crise nourrit la crise. Si vous fermez tous les robinets, vous enclenchez encore plus la spirale de destruction d'emplois. Ensuite : il faut faire des économies sur tout ce qui est dépenses : frais de fonctionnement, structures administratives archaïques et poussièreuses qu'on a pas suffisamment changées. Là, il faut économiser... Et en revanche continuer à investir dans l'enseignement supérieur, l'apprentissage fondamental pour l'emploi des jeunes. »

Vous allez augmenter les cotisations chômage ?

« Non, je dis que ce n'est sûrement pas le moment »

Vous allez les revaloriser ?

« On sort, à la fin de l'année, d'une négociation avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage. On avait un système totalement surréaliste qui fonctionnait sur le modèle de la vieille politique de l'emploi française, par statuts. Selon le nombre de mois que vous aviez travaillés, il y a avait des écarts complets. Vous travailliez un an et demi en CDI vous aviez une indemnisation du double d'une personne qui avait travaillé un an et demi en CDD.
La négociation a permis d'améliorer considérablement le fonctionnement de l'assurance chômage. Qu'il soit, plus équitable pour les gens qui travaillent sur des courtes périodes et enchainent des petits boulots.
Mais le chantier n'est pas là dessus : il est sur l'activité partielle. C'est notre meilleur bouclier dans la crise, c'est ce qui permet d'éviter de licencier. On va prendre un exemple précis : Renault qui avait une baisse d'activité assez importante. On leur a dit : vos salariés travaillent moins, l'Etat compense en partie et on fait de la formation, parce qu'il vaut mieux former que licencier. Du coup on arrive à un jeu qui est gagnant pour tout le monde. Jusque là, jamais l'assurance chômage n'avait accepté de mettre de l'argent pour quelqu'un avant qu'il soit licencié. »

La rédaction-Bourdin & Co