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Finances publiques

Week-ends prolongés à gogo en 2017: quel impact pour l'économie?

Les jours fériés en 2017 seront propices aux week-ends prolongés.

Les jours fériés en 2017 seront propices aux week-ends prolongés. - cocoparisienne- CC

Avec une large majorité de jours fériés tombant en semaine, les salariés travailleront moins en 2017 qu’en 2016. Avec un effet non négligeable sur la croissance.

En jetant un coup d’œil au calendrier de l’année 2017, les salariés français ont eu de quoi se réjouir. Parmi les onze jours fériés recensés, six tomberont un lundi ou un vendredi (lundi de Pâques, 1er mai, 8 mai, lundi de Pentecôte, Noël, 14 juillet), trois un mardi, mercredi ou jeudi (15 août, 1er novembre, Ascension), contre seulement deux le week-end (samedi 11 novembre et dimanche 1er janvier). Une configuration calendaire particulièrement favorable aux "ponts" et week-ends prolongés.

Mais pour l'activité économique du pays, il s'agit d'une mauvaise nouvelle. Les employeurs sont les premiers à s'en alarmer. En 2014, le Medef préconisait d'ailleurs la suppression de deux jours fériés assurant que cette mesure permettrait de gagner 1% de croissance chaque année ainsi que la création de 100.000 emplois. L'Insee estime nettement plus modeste l'impact, sur le PIB, du grignotage de l'année de travail par le nombre de jours fériés réellement chômés.

"En 2017, il y aura 251 jours de semaine ouvrés, soit deux de moins qu’en 2016" notait l'institut de la statistique dans une note datée de septembre dernier, prévoyant un effet négatif du calendrier "de l’ordre de -0,14 point". 2017 pourrait ainsi ressembler à 2013 où la croissance avait été amputée d’environ 0,1 point de PIB, soit une perte avoisinant les 2 milliards d’euros.

Vers une relance du tourisme?

Néanmoins, toutes les branches d’activité ne seront pas freinées par les jours fériés. Le tourisme, par exemple, devrait largement profiter des ponts. Une aubaine pour le secteur après une année 2016 désastreuse qui avait vu les touristes fuir l’Hexagone, notamment en raison des attentats. La baisse de fréquentation enregistrée était alors de l’ordre de 10% en moyenne, selon l’Insee. D’autres secteurs, comme le commerce ou la grande distribution, bénéficieront quant à eux du lissage de l’activité. En d’autres termes, la demande non satisfaite des consommateurs lors d’un jour férié sera reportée au lendemain. De quoi compenser les pertes éventuelles.

Globalement, l’impact sur l’activité économique devrait être relativement faible. D’autant qu’en la matière, la France, avec ses onze jours fériés, ne compte pas parmi les pays les plus généreux. L’Hexagone se situe à la huitième place du classement mondial établi en 2014 par le cabinet Mercer, loin derrière l’Inde (18 jours fériés), la Thaïlande (16 jours fériés) ou encore la Finlande (15 jours fériés).

Paul LOUIS