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Airbnb permet désormais de réserver au restaurant

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- - Joe Scarnici - Getty - AFP

La plateforme de location de logements entre particuliers propose désormais aux États-Unis de réserver une table au restaurant. Pas tous, seulement ceux qui valent le détour, selon Airbnb.

La plateforme en ligne américaine Airbnb a ouvert la possibilité de réserver, depuis son site ou son application, une table dans 700 restaurants de 16 villes des États-Unis, nouvelle étape de sa diversification.

Pour ce faire, la startup qui n'a pas encore dix ans (2008) s'est appuyée sur l'application spécialisée Resy, dont elle est devenue actionnaire minoritaire. "Ils font une interface de restaurants de classe mondiale et nous n'avons pas nécessairement l'intention d'aller dans ce métier", a expliqué Joe Zadeh, vice-président d'Airbnb en charge de l'application multi-services "Trips", lancée en novembre 2016.

"Seulement les restos où les voyageurs devraient aller"

La plateforme qui a fait son succès avec la réservation de logements chez l'habitant revendique une approche qualitative, par opposition à des sites de référencement exhaustifs type Yelp ou TripAdvisor. "Nous ne voulons pas mettre tous les restaurants sur notre plateforme", prévient Joe Zadeh, "seulement ceux où les voyageurs devraient aller."

Interrogé sur le modèle économique de cette nouvelle offre et sur les revenus qu'elle doit générer pour Airbnb, le dirigeant n'a pas souhaité donner de détail.

Cette ouverture vers les restaurants et une industrie déjà existante peut-elle contribuer au réchauffement des relations avec les autorités de la ville et de l'État de New York, qui a voté fin 2016 une loi restreignant le champ des locations sur la plateforme? "Nous voulons toujours être vu comme une source de bien pour la collectivité", répond succinctement Joe Zadeh.

"Nous ne voulons pas faire de tourisme de masse"

Autre vecteur de développement de la plateforme valorisée en mai à 31 milliards de dollars, les "expériences", qui permettent à des tiers de proposer des activités payantes aux utilisateurs de la plateforme, dans la ville qu'ils visitent. L'offre existe désormais dans 40 villes, dont New York, qui était la dernière grande métropole à ne pas faire partie du groupe, mais l'a rejoint il y a quelques jours.

Balade en side-car dans Brooklyn, tatouage dans un salon renommé du Lower East Side ou visite de ruches à Staten Island, l'éventail d'"expériences" est déjà large. Joe Zadeh assure qu'Airbnb a reçu des dizaines de milliers de propositions d'"expériences" dans les villes d'accueil, mais en a écarté la majorité. "Nous ne voulons pas faire de tourisme de masse", martèle-t-il, mais ne travailler qu'avec des intervenants " dont la passion et l'expertise sont grandes".

Selon Joe Zadeh, des tiers parviennent déjà à générer, par ce biais, plus de 100.000 dollars de chiffre d'affaires en rythme annuel. Petit à petit, Airbnb construit une "plateforme de voyage", explique le dirigeant. "Notre rêve est de nous investir dans l'ensemble du voyage."

N.G. avec AFP