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Atos accélère sur sa décarbonation et entend bien convaincre ses clients de l'imiter

Le directeur général d'Atos était invité sur le plateau de Good Morning Business, ce mardi. L'occasion de revenir sur les ambitions du groupe en matière d'écologie mais aussi d'économie.

Devenir plus vert pour être plus rentable. C'est l'idée du géant français Atos, spécialisé dans les services numériques et le cloud. Poussée par la crise sanitaire, l'entreprise a décidé d'accélérer son calendrier pour être le "net zéro" en carbone d'ici 2035 au lieu de 2050, comme prévu initialement. Et Atos entend bien faire suivre tout son écosystème.

"On va réduire nos propres émissions de 50% entre 2019 et 2025 et celles du périmètre qui comprend à la fois nos clients et nos fournisseurs (…) de 50% d'ici 2030" résumé Elie Girard, directeur général du groupe, interrogé sur le plateau de Good Morning Business, ce mardi. Pour donc arriver au "net zéro", c'est-à-dire "compenser le reste des émissions (…) en 2035."

Comment convaincre les entreprises de suivre les ambitions d'Atos, dans un climat de morosité économique ? D'autant que la digitalisation consomme aussi beaucoup d'énergie. "Cela consomme beaucoup de ressources mais on estime que le digital représente à peu près 4% des émissions carbone alors qu'il permettrait, si on l'utilisait à plein, de de réduire de 15 à 20% les émissions carbone du reste de l'économie" résume Elie Girard.

Pas besoin de dépenser des millions

En réalité, "il faut qu'il y ait un intérêt économique pour nos clients" poursuit le patron. "Si on arrive pas à concilier les deux (écologie et économie, ndlr), on ne fera que de la bonne conscience. On fera des rapports de responsabilité sociale des entreprises (…) mais on aura rien créé de soutenable."

D'autant plus qu'il n'est pas toujours nécessaire de faire de grands investissements pour être plus vert. "On est un peu trop dans un schéma où il faut investir pour avoir un retour sur investissement" poursuit Elie Girard. "Il y a énormément de choses que l'on peut faire notamment dans le digital" comme "remplacer des processus très carbonés (…) par des processus digitaux qui ne nécessitent pas d'investissement."

Et de marteler : "cette idée qu'il faut absolument investir des monceaux de millions pour avoir un retour après plusieurs années, dans beaucoup de cas, les business cases ne sont plus formés comme ça. Le retour sur investissement peut être réalisé dès le premier jour."

Thomas Leroy