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Bixby, l’assistant vocal de Samsung, est freiné par la barrière de la langue

Malgré son nom très anglo-saxon, Bixby n'est à l'aise qu'en coréen. Pour l'anglais, le chinois et le français, c'est une autre histoire.

Malgré son nom très anglo-saxon, Bixby n'est à l'aise qu'en coréen. Pour l'anglais, le chinois et le français, c'est une autre histoire. - C. Flanigan - Getty Images North America/AFP

Le groupe sud-coréen prépare Vega, une enceinte connectée pour concurrencer Amazon Echo, Google Home et le HomePod d'Apple. Mais le développement prend du retard à cause de Bixby, son système de reconnaissance vocale qui n'arrive pas encore à bien comprendre l'anglais.

Après les smartphones, les tablettes, les montres connectées et les casques de réalité virtuelle, l’assistant intelligent est le nouvel appareil avec lequel les géants mondiaux de la tech vont s’affronter pour capter de nouveaux clients et décupler leurs revenus. Amazon a tiré le premier avec Echo, suivi de Google avec Home, puis récemment Apple avec HomePod. Samsung ne pouvait rester en dehors de la compétition. Selon le Wall Street Journal, le coréen prépare Vega, le nom de code de son haut-parleur intelligent qui communiquera avec Bixby, son système de reconnaissance vocale.

Ce projet a démarré il y a un an, mais il n’est toujours pas finalisé pour affronter les concurrents américains malgré la puissance de feu de Samsung. Le groupe affronte des difficultés qu’il ne cherche même pas à dissimuler. Si Bixby est à l’aise pour comprendre le Coréen, il rencontre des difficultés pour échanger en anglais. C’est l’aveu fait par un porte-parole de Samsung au Korea Herald.

La subtilité de la langue et les accents

Pour enseigner une langue à une intelligence artificielle, il ne suffit pas de développer un code. L’apprentissage (deep learning) repose sur les données recueillies auprès du public qui permettent non seulement de comprendre les mots, la syntaxe, la grammaire, mais aussi de distinguer les nuances, les subtilités d'une langue et les différents accents. Les groupes américains ont essuyé les plâtres pour que leur système sache enfin commander un repas ou donner la météo. Mais Samsung ne dispose pas de données suffisantes dans la langue de Shakespeare. D’autant plus que le travail entre les équipes américaines et sud-coréennes n’avancerait pas vite. Selon le Korea Herald, les Coréens n’arrivent pas à saisir parfaitement les consignes qu’ils reçoivent en anglais des équipes américaines.

Pour Samsung, le temps commence à peser pour se lancer dans cette nouvelle bataille. D’autant que, selon une étude d’eMarketer, Amazon s’arrogera fin 2017 70% du marché des assistants vocaux et Google en détiendra 23,8%. Pour Samsung, la conquête des États-Unis devrait prendre un certain temps. Pour la Chine et l’Europe, il va falloir être encore plus patient.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco