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Blablacar s'attaque au covoiturage domicile travail en Île-de-France

Blablacar ne prend aucune commission sur les courts trajets effectués via son service Blablalines.

Blablacar ne prend aucune commission sur les courts trajets effectués via son service Blablalines. - Blablacar

Après l'avoir testée en mai 2017 dans plusieurs régions, Blablacar étend à l'Ile-de-France son appli mobile dédiée aux courts trajets quotidiens. Ces trajets rapportent en moyenne de 2 à 4 euros au chauffeur. Le paiement se fait en liquide entre particuliers, la plateforme ne prenant pas de commission.

Les Franciliens vont-ils accélérer leur usage du covoiturage domicile-travail avec l'arrivée de Blablacar sur la région? Pour justifier l'ouverture en Île-de-France de Blablalines, son service courte distance, la start-up se fonde sur les 1,23 million de trajets quotidiens de plus de 10 kilomètres effectués en voiture, les 43% de Franciliens qui vont à leur travail en voiture et sur un taux d'occupation des véhicules faible de 1,05.

"La Mairie de Paris soutient la pratique du covoiturage qui permet de réduire la congestion et d’améliorer la mobilité des Parisiens et Franciliens au quotidien, tout en réduisant la pollution et ses effets", s'est félicitée Anne Hidalgo.

Sur Blablacar, 2000 trajets courts à Reims, 5000 à Toulouse

Alors qu'en Île-de-France, les initiatives concurrentes se multiplient pour inciter au covoiturage "local" parmi les grands transporteurs de la région (SNCF, RATP), le covoiturage courte-distance a été initialement déployé par Blablacar en régions. Ouvert depuis mai 2017 sur deux axes, Reims-Châlons-en-Champagne et Toulouse-Montauban, ce service voit respectivement 2000 et 5000 trajets aller-retour proposés quotidiennement.

Pour convaincre les conducteurs de passer par son application, Blablacar leur vante des économies substantielles. Ils peuvent récupérer 2 euros par trajet (jusqu'à 30 km) plus 10 centimes par kilomètre au-delà de 30 km, soit 4 euros pour 50 km. En théorie, un automobiliste habitant à 30 km de son lieu de travail et qui arriverait à covoiturer quotidiennement, gagnerait jusqu'à 2000 euros par an pour payer ses frais de voiture.

Le covoiturage courte distance ne rapporte rien à Blablacar pour l'instant. La plateforme a choisi de ne prendre aucune commission, les transactions entre particuliers pour ce service s'effectuant en liquide.

Lors du lancement du service au printemps dernier, Frédéric Mazella, PDG de la start-up expliquait: "Il faut aller chercher l'usage d'abord. Le modèle économique reste à trouver". Obliger les utilisateurs à passer par la plateforme pour le paiement auraient été contreproductif pour Blablacar étant donné les petits montants monétaires impliqués. Les utilisateurs, pour ne pas payer la commission, auraient été tentés de court-circuiter la plateforme et d'organiser les covoiturages entre eux.

L'horizon n'est pas pour autant figé pour Blablacar en termes de covoiturage courte distance. La start-up mise sur l'obligation, à partir du 1er janvier 2018, pour les entreprises de plus de 100 salariés, d’instaurer un plan de mobilité. Cette perspective lui ouvre le marché des entreprises, pour celles qui seront tentées de faire la promotion de l'application auprès de leurs collaborateurs.

Frédéric Bergé