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Carmat: un patient a déjà vécu plus de 20 mois avec un cœur artificiel

Invité sur le plateau de BFM Life, le directeur général de la medtech française se félicite de cette prouesse et continue de voir de l'avant, notamment aux Etats-Unis.

C'est un record pour Carmat et son projet de cœur artificiel. Le weekend dernier, "le patient qui a le support le plus long a passé les 20 mois" de survie, s'est félicité Stéphane Piat, directeur général, sur le plateau de BFM Life.

L'entreprise poursuit donc le développement de sa prothèse cardiaque, notamment aux Etats-Unis où elle a obtenu mi-septembre le feu vert des autorités pour réaliser de premières implantations. Que faut-il attendre de cette première percée outre-Atlantique? "Ce sera une étude en plus des autres" tempère Stéphane Piat. "Quand on fait de la médecine, il faut toujours générer des données cliniques pour répondre à tant de questions ouvertes." Les Etats-Unis sont aussi un marché potentiel important pour l'entreprise, cotée en Bourse, qui depuis son introduction en 2010 a levé plus de 200 millions d'euros pour financer ses essais.

Reprise des essais en France?

"L'année prochaine sera très importante" Stéphane Piat. "On espère avoir le marquage CE" qui permettra, à terme, la commercialisation des prothèses en Europe. Il s'agira aussi de "commencer et potentiellement finaliser la première partie de l'étude américaine de faisabilité" poursuit le directeur général.

Dernier enjeu de 2020: "On est impatients de reprendre notre activité en France" assure ce dernier. La fabrication des prothèses et par conséquent l'essai clinique avaient été suspendus à l'automne 2018, après la révélation de risques de dysfonctionnements. La production a finalement été reprise en mai dernier mais pas encore les essais cliniques. "On est en train de discuter avec la HAS" [Haute Autorité de Santé, NDLR] indique le patron de Carmat.

"C'est très long"

Mais "les autorisations réglementaires en médecine et la technologie, c'est un mauvais mariage (…) étant donné la complexité de notre technologie et notre volonté de changer quelques paramètres en chemin", souligne-t-il. "Quand on change quelque chose, c'est très long. Et comme nous, on change beaucoup de choses très souvent, évidemment, ça prend encore plus de temps." Patience, donc.

Thomas Leroy