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Changement de patron à la tête de Criteo, la licorne française qui tente de se transformer

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Jean-Baptiste Rudelle sera remplacé en novembre par Megan Clarken, spécialiste de la mesure d'audience venue du groupe américain Nielsen. Le spécialiste du ciblage publicitaire en ligne a une nouvelle fois revu ses objectifs à la baisse.

Encore du changement à la tête de Criteo. Le groupe français de ciblage publicitaire sur internet annonce le départ du poste de directeur général de son fondateur Jean-Baptiste Rudelle à compter du 25 novembre. Il reste néanmoins dans l'entreprise en tant que président du conseil d'administration.

Il est remplacé par Megan Clarken, néo-zélandaise, spécialiste de la mesure d'audience venue du groupe américain Nielsen.

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"Je suis ravie de rejoindre Criteo à un moment unique", commente la future dirigeante. "Criteo est une entreprise impressionnante, avec des équipes talentueuses, et qui fait référence dans le marché. Je suis très honorée de conduire les prochaines étapes de son développement".

Au cours des dix-huit derniers mois, Criteo a engagé un profond processus de transformation afin de "devenir une plateforme technologique de référence". Une diversification à marche forcée voulue par la mise en place en Europe du RGPD, la nouvelle législation européenne de protection des données personnelles qui impacte directement le business-model de Criteo. En effet, l'entreprise qui travaille sur les cookies et les habitudes de navigation des internautes, voit son business régulièrement menacé par les grandes plateformes qui veulent le contrôle exclusif de ces informations. Enfin, la taxe GAFA à la française, censée être appliquée au 1er janvier prochain avec effet rétroactif, devrait toucher la firme.

Perspectives maussades

Jean-Baptiste Rudelle était ainsi revenu en mai 2018 aux manettes du groupe afin de gérer cette transition. Mais les résultats tardent à venir. 

Si au troisième trimestre, le bénéfice net de la société, l'une des rares françaises cotées sur le Nasdaq, a bondi de 10% à 19 millions de dollars, son chiffre d'affaires hors reversement aux partenaires (indicateur de référence), baisse de 1% à 221 millions de dollars. Tout comme le chiffre d'affaires à 523 millions de dollars.

Surtout, le groupe ne prévoit plus de croissance pour son exercice annuel après avoir déjà revu son objectif en avril d'une fourchette de 3 à 6% à une autre de 0 à 2%. "Avec des perspectives plus modérées pour le quatrième trimestre, nous nous attendons maintenant à atteindre la limite basse" de cette dernière fourchette, explique l'entreprise dans son communiqué.

L'approche "plus modérée" des perspectives pour la fin d'année est expliquée par "les incertitudes sur l'effet lors des vacances de Noël" de "la tendance plus douce de nos activités avec les clients importants en particulier dans le mobile", explique l'entreprise dans son communiqué. Cette nouvelle révision à la baisse fait plonger l'action du groupe au Nasdaq de plus de 12%...

Olivier Chicheportiche