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Concurrence : Google écope d’une amende de 1,49 milliard d’euros

Google a dévoilé son baromètre des mots ou expressions les plus recherchés.

Google a dévoilé son baromètre des mots ou expressions les plus recherchés. - Tolga Akmen / AFP

Pour la troisième fois, la Commission européenne a sanctionné le géant de Mountain View. Cette fois, c’est son activité AdSense (publicité en ligne) qui était dans le collimateur de Bruxelles.

Et de trois pour Google ! La Commission européenne a annoncé une nouvelle amende de 1,49 milliard d’euros contre Google pour abus de position dominante dans le marché de la recherche et de la publicité via son offre AdSense et ce après presque 3 ans d’enquête.

L’annonce de la sanction a été faite par la très redoutée Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, ce mercredi. « Ces pratiques sont illégales au regard des règles de l'Union européenne en matière de pratiques anticoncurrentielles », a-t-elle déclaré.

Concrètement, les services européens de la concurrence reprochent à Google d’avoir abusé de sa position dominante avec sa régie publicitaire AdSense, qui s'adjuge 80 % du marché de la publicité Display en ligne en Europe. Google est accusé « d'avoir abusé de sa position dominante en limitant artificiellement la possibilité, pour les sites web tiers, d'afficher les publicités contextuelles émanant de concurrents ».

Pratiques abusives

« Google a consolidé sa position dominante dans le domaine des publicités contextuelles en ligne et s'est prémunie contre la pression concurrentielle en imposant des restrictions contractuelles anticoncurrentielles aux sites web tiers », déclare Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, citée dans un communiqué.

« Du fait de ce comportement qui a perduré pendant plus de 10 ans, les autres sociétés se sont vu refuser la possibilité d'affronter la concurrence sur la base de leurs mérites et d'innover et les consommateurs ont été privés des avantages de la concurrence », ajoute-elle.

L’accusation de la Commission s’appuie sur les exigences de Google introduites en 2006 qui obligeaient certains sites Web tiers à n'utiliser que son service AdSense s'ils voulaient inclure le champ de recherche Google sur leur site. Ces restrictions ont été assouplies en 2009 avec la possibilité de mettre en avant des annonceurs concurrents sur leurs pages mais ils étaient tout de même contraints d'afficher un nombre minimum d'annonces Google dans les emplacements les plus visibles sur un page. Ils devaient également accorder au géant américain, le droit d'autoriser les modifications dans les annonces des concurrents.

Comme d'habitude, face à ces accusations, Google est resté laconique : « Nous croyons que nos innovations et améliorations de produits ont offert plus de choix aux consommateurs européens et stimulé la concurrence. »

« Nous sommes toujours convenus que des marchés sains et prospères étaient dans l'intérêt de tous. Nous avons déjà apporté une grande variété de modifications à nos produits pour répondre aux inquiétudes de la Commission », déclare Kent Walker, vice-président de Google pour les affaires juridiques, cité dans un communiqué.

Cette fois, c'est le cœur du métier de Google qui est visé. Grâce à ses produits publicitaires, Google réalise l'essentiel de ses 110 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

Rappelons que Google a été condamné en juillet dernier à 4,3 milliards d’euros d’amende (un montant record) pour entrave à la concurrence avec son système Android (qui équipe 80% des smartphones de la planète) et à 2,4 milliards en 2017 pour avoir favorisé son comparateur de prix Google Shopping au détriment des services de la concurrence. Google a interjeté appel de ces décisions.

Olivier CHICHEPORTICHE