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Coronavirus: ces acteurs de la tech qui plongent et ceux qui s'en sortent

Usines à l'arrêt en Chine mais aussi en Corée du Sud plongent les géants de la tech dans la tourmente. Les révisions d'objectifs se multiplient. Mais certains groupes tirent leur épingle du jeu.

Les douches froides se succèdent pour les géants de la tech. L'arrêt ou le ralentissement de nombreuses usines en Chine, où sont assemblés de nombreux appareils comme les smartphones et les PC, était le premier coup derrière la nuque.

La propagation de l'épidémie en Corée du Sud, qui est devenue en quelques jours le deuxième foyer de l'épidémie, a été le second. Le pays est en effet un centre névralgique pour la production de composants essentiels comme les semi-conducteurs (les processeurs) ou les puces-mémoires.

Cette double problématique épuise les capacités d'approvisionnement des industriels qui révisent à la baisse leurs objectifs les uns après les autres malgré le redémarrage de certaines usines en Chine. Mais ce démarrage est encore très chaotique et moins rapide que prévu. En Corée, le manque de visibilité est total. Sans oublier la baisse probable de la demande pour ces produits partout dans le monde.

100 millions de dollars de manque à gagner pour Nvidia

Apple a été le premier à tirer en prévenant qu'il n'atteindrait pas ses prévisions. "L'approvisionnement d'iPhone à l'échelle mondiale est temporairement restreint. Bien que nos sites de production partenaires soient situés en dehors de la province d'Hubei, et que ces sites aient rouvert, la reprise de l'activité est plus lente que prévue", affirme le géant américain. Depuis le 2 janvier, son action a perdu 9% (à la clôture de jeudi soir).

Ce mercredi, Microsoft a annoncé que ses prévisions de chiffre d'affaires pour Windows, ses consoles Xbox et sa gamme d'ordinateurs Surface pour le trimestre en cours ne seraient sans doute pas atteintes.

"Bien que la demande pour nos produits Windows soit forte et conforme à nos attentes, le retour à la normale de la chaîne d'approvisionnement se fait à un rythme moins soutenu que nous ne l'avions anticipé lors de la publication de nos résultats", a expliqué Microsoft dans un communiqué.

De son côté, HP, le premier vendeur mondial d'ordinateurs a prévenu que ses résultats seraient affectés, tandis que le numéro un mondial des cartes graphiques Nvidia a évalué à 100 millions de dollars l'impact du coronavirus sur le trimestre.

"Bien qu'il soit encore tôt et que l'effet final du coronavirus soit difficile à estimer, nous avons réduit nos perspectives de revenus du prochain premier trimestre fiscal de 100 millions de dollars pour tenir compte de l'impact potentiel", justifie la firme américaine.

De son côté, le géant chinois Baidu prévoit une chute brutale de 5 à 13% de son chiffre d'affaires au 1er trimestre. "La situation du coronavirus continue d'évoluer, la visibilité pour l'activité économique est extrêmement limitée. Ces prévisions reflètent la vision actuelle et préliminaire de Baidu, sujette à une incertitude substantielle", avertit le groupe.

Les acteurs de la visioconférence et du collaboratif en ligne flambent

A l'opposé, quelques groupes tirent leur épingle du jeu, notamment les spécialistes de la visioconférence qui permet d'organiser des réunions virtuelles en ligne. Avec de plus en plus de salariés devant respecter des mesures de quarantaine pour éviter la propagation du coronavirus, le nombre de réunions virtuelles devrait exploser.

C'est Zoom Video Communications qui semble le plus en profiter, la start-up flambe ainsi en Bourse depuis plusieurs semaines et a même pris 6% jeudi dans un Nasdaq en plein naufrage. Son action a pris 65% depuis le début de l'année (à la clôture jeudi soir).

Slack qui propose des outils collaboratifs en ligne progresse également avec une action qui gagne 13,9% depuis le 2 janvier.

Les firmes purement logicielles résistent également bien. Par exemple, l'américain Adobe (Photoshop...) est encore dans le vert depuis le début de l'année, son action grapillant 0,9% depuis le début de l'année.

Tout comme les acteurs du streaming avec de plus en plus de gens coincés à leur domicile qui souhaitent se divertir. L'action Netflix prend ainsi 12,7% (à la clôture jeudi soir) depuis le 2 janvier.

Olivier Chicheportiche