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Coronavirus: Etihad teste une technologie de reconnaissance automatique des passagers à risque

Des voyageurs à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 26 janvier 2020. - Alain JOCARD / AFP

Des voyageurs à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 26 janvier 2020. - Alain JOCARD / AFP - -

La compagnie aérienne des Emirats arabes unis souhaite pouvoir identifier avant leur embarquement les passagers susceptibles d'être porteur du coronavirus. Elle assure être la première à disposer pour cela d'une technologie permettant de réaliser cette opération de façon automatique et systématique.

A l'heure où le trafic aérien grand public est proche de zéro, les compagnies aériennes pensent déjà à l'après, un après forcément bien différent de tout ce que le secteur a connu. Même lorsque l'épidémie aura pris fin, il faudra bien éviter le plus possible que montent à bord des avions des passagers porteurs du coronavirus ou d'une autre maladie très contagieuse.

Eithad pense déjà avoir une solution. La compagnie aérienne nationale des Emirats arabes unis a annoncé ce lundi tester une nouvelle technologie permettant d'identifier de façon automatique les passagers souffrant de problèmes de santé, y compris les premiers symptômes du Covid-19.

Première mondiale

Cette solution développée en partenariat avec la société australienne Elenium Automation permet de surveiller la température, la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire de toute personne utilisant un point de contact à l'aéroport comme un kiosque d’enregistrement ou un kiosque d'information, ou une installation de dépôt de bagages, ou un point de sécurité ou d'immigration.

Le système suspendra alors automatiquement l'enregistrement en libre-service ou le processus de dépôt de bagages si les signes vitaux du passager indiquent des symptômes potentiels de maladie. Le système alertera ensuite les autorités concernées ou un employé du personnel qualifié sur place, qui pourra effectuer d'autres évaluations et appliquer, si besoin, les procédures prévues de mise à l'écart du passager.

"Le système filtrerait chaque individu, y compris plusieurs personnes sur la même réservation. La technologie peut être installée dans n'importe quel kiosque aux aéroports ou au dépôt de bagages ou comme système de bureau à un point de traitement des passagers tel qu'un bureau d'immigration. Nous pensons que l'introduction du libre-service sans contact et du dépistage automatique de la santé encouragera les passagers à voyager par avion plus tôt", explique Aaron Hornlimann, PDG et cofondateur d'Elenium Automation.

"Cette technologie n'est pas conçue ni destinée à diagnostiquer des conditions médicales. Il s'agit d'un indicateur d'alerte précoce qui aidera à identifier les personnes présentant des symptômes généraux, afin qu'elles puissent être évaluées en plus par des experts médicaux, ce qui pourrait empêcher la propagation de certaines conditions à d’autres passagers qui se préparent à embarquer sur des vols vers plusieurs destinations", explique Jorg Oppermann, vice-président des opérations Hub et du Midfield à Etihad Airways.

Premiers tests en mai

Etihad testera initialement la technologie de surveillance à l'aéroport d'Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, à compter de la fin avril et tout au long du mois de mai, initialement avec un panel de volontaires et, à mesure que les vols reprendront, avec des passagers sortant d’Abu Dhabi.

Par ailleurs, en partenariat avec Amazon Web Services, Elenium a également développé des technologies "mains libres" qui permettent une utilisation sans contact des appareils en libre-service grâce à la reconnaissance vocale, minimisant davantage le potentiel de toute transmission virale ou bactérienne.

"Nous pensons que cette approche est la première en son genre sur le plan mondial. Elenium a déposé des brevets pour la détection automatique des symptômes de maladie à un point de contact en libre-service de l'aviation et pour la technologie en libre-service sans contact dans un aéroport. Combinées, les deux technologies garantiront que les contrôles de santé pourraient devenir un service standard dans les aéroports, sans mettre le personnel en danger avec les processus manuels", conclut Aaron Hornlimann.

Olivier Chicheportiche