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Dans un contexte social tendu, la DRH de Google annonce son départ

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Google. - JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Entre accusations d'harcèlement sexuel et tentatives d'intimidation, les relations entre les dirigeants et les salariés du groupe se sont tendues en quelques années. Le départ d'Eileen Naughton promet d'être "l'ouverture d'un prochain chapitre" assure le PDG Sundar Pichai.

C'est un départ qui fait des vagues du côté de Mountain View. Ce lundi, la responsable des ressources humaines de Google, Eileen Naughton, a annoncé qu'elle allait quitter son poste. "Mon mari et moi avons décidé - après 6 ans loin de chez nous, d'abord à Londres puis à San Francisco - de rentrer à New York pour nous rapprocher de notre famille", a-t-elle indiqué dans une déclaration obtenue par l'AFP.

"Je suis au début du processus et voulais le faire savoir d'emblée à tout le monde. Je vais travailler avec Sundar (Pichai, PDG) et Ruth (Porat, directrice financière) pour trouver un excellent leader pour l'équipe des ressources humaines", a ajouté celle qui fait aussi partie des vice-présidents du groupe.

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L'information, d'abord révélée par le magazine Fortune, est un nouvel épisode des fortes tensions sociales qui agitent le groupe depuis plusieurs mois.

Mis sous silence

En novembre 2018, des débrayages de près de 17.000 salariés de Google avaient eu lieu dans le monde entier. Il s'agissait alors de protester contre les accusations de dissimulation de cas de harcèlement sexuel. Andy Rubin, le créateur du système d’exploitation mobile Android, avait notamment quitté l'entreprise en 2014 avec une indemnité gracieuse de 90 millions de dollars après une plainte d'agression sexuelle. 48 personnes, dont treize hauts responsables avaient ainsi été licenciés pour des cas de harcèlement ou d'agression sexuelle. Le tout dans la discrétion la plus totale. Un an plus tard, CNBC avait révélé qu'une enquête interne avait été lancée par la maison-mère Alphabet.

Mais depuis cette mobilisation inédite chez Google, des dizaines d'employés ont relayé des pressions et des intimidations de la part de la direction, en étant "rétrogradés, poussés dehors ou placés sur des projets moins intéressants" indiquait Vox dans son enquête. Par la suite, en novembre dernier, quatre employés avaient été licenciés, officiellement pour avoir consulté des documents confidentiels. Mais de nombreux salariés ont estimé qu'il s'agissait de représailles pour contrer "l'activisme" de leurs collègues.

"L'ouverture d'un prochain chapitre chez Google"

Le départ d'Eileen Naughton d'Alphabet, qui emploie plus de 100.000 personnes dans le monde, semble donc logique pour redonner un nouveau souffle à l'entreprise, bien qu'il ne soit pas précisé si les scandales sont à l'origine de son départ. 

"Eileen a contribué de façon majeure à l'entreprise dans de nombreux domaines, des partenariats avec les médias, à la direction des ventes et des opérations au Royaume-Uni et en Irlande. Elle a aussi dirigé notre équipe des ressources humaines pendant une période de croissance significative, pendant laquelle plus de 70.000 personnes ont commencé leur carrière à Google", a déclaré Sundar Pichai, patron de Google, et aussi d'Alphabet depuis décembre. "Nous attendons avec impatience l'ouverture d'un prochain chapitre chez Google", a-t-il souligné.

Thomas Leroy, avec l'AFP