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De plus en plus de Français pensent que le numérique est une menace pour l'environnement

Parmi les points de désaccord entre les deux chambres, l'âge minimal à partir duquel un mineur peut consentir seul au traitement de ses données personnelles, 15 ans pour l'Assemblée, 16 ans pour le Sénat

Parmi les points de désaccord entre les deux chambres, l'âge minimal à partir duquel un mineur peut consentir seul au traitement de ses données personnelles, 15 ans pour l'Assemblée, 16 ans pour le Sénat - Ed Jones / AFP

L'essor des préoccupations environnementales pousse les Français à s'interroger sur l'impact du web, comme le révèle la dernière édition du baromètre du numérique.

Si le taux d'équipements numériques et les usages en ligne sont toujours de plus en plus importants chez les Français, la confiance qu'ils portent au numérique au sens large ne cesse de s'effriter, selon l'édition 2019 du baromètre du numérique réalisé pour l'Arcep (le régulateur des télécoms), le Conseil général de l'économie et l'Agence du Numérique.

Et pour la première fois que cette étude annuelle existe, il y a davantage de personnes interrogées (44%, +9 points par rapport à 2008) qui estiment désormais que le numérique est une menace pour l'environnement et le développement, alors que 38% y voient une chance. La tendance s'est inversée en 10 ans puisqu'en 2008, 53% des sondés envisageaient le numérique comme une chance et seulement 35% comme une menace sur ce plan.

En revanche, les sondés restent majoritairement positifs sur les autres items testés, même si là encore les proportions sont en repli. Ainsi, 70% des Français voient les ordinateurs et internet comme une chance pour l'emploi (ils étaient 84% à le penser en 2008) et 20% comme une menace. Les mêmes proportions se retrouvent à propos de l'impact du numérique sur l'éducation et la formation.

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"Ce résultat s’explique probablement par le contexte national de 2019 marqué par un essor des préoccupations environnementales et des inquiétudes liées au dérèglement climatique", peut-on lire. Concernant l'emploi, "le débat sur l’autonomisation des tâches peut être lié à ce changement de perception", indiquent les auteurs.

8 Français sur 10 utilisent le web tous les jours

Ce qui n'empêche pas 78% de la population d'utiliser internet tous les jours (-2 points sur un an). Mais si le web "est un formidable outil de collaboration et de partage des connaissances, régulièrement, l’accent est mis sur les possibles effets délétères de la toile: campagnes de désinformation, fake news, manipulation de l’opinion, enfermement dans des bulles informationnelles, etc.", peut-on lire dans l'étude.

Ainsi, seulement 25% des Français ont "confiance" dans les médias sur internet, un score bien éloigné de la radio (37%), de la presse écrite (42%) et de la télévision (51%) qui reste le média qui suscite le plus de confiance.

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Les réseaux sociaux sont en queue de peloton et affichent seulement 8% de confiance. Si la prise de conscience est forte sur la crédibilité des informations qui y circulent, seulement 28% de sondés déclarent croiser "une information étonnante" avec d’autres sources. Mais plus on est diplômé et riche, plus la tendance à la vérification est forte: respectivement 41% pour les diplômés du supérieur et 39% pour les hauts revenus.

La télévision (48% des personnes interrogées) reste ainsi préférée à internet (19%, -2 points sur 3 ans) pour suivre l'actualité quand la radio (12%) ou la presse écrite (11%) devancent toujours les réseaux sociaux (6%). 

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De forts écarts entre générations et classes sociales

L'étude souligne néanmoins "des différences notables dans la confiance accordée aux médias en fonction de l’âge des individus interrogés". Ainsi, la télévision est plébiscitée par toutes les catégories d’âge, à l’exception des 18-24 ans et des 25-39 ans (40% contre 51% en moyenne), les premiers lui préférant même internet (44%).

La confiance dans internet est forte principalement chez les 12-39 ans. Les plus jeunes accordent d’ailleurs également leur confiance aux réseaux sociaux (21% pour les 12-17 ans et 20% pour les 18-24 ans).

Sur le revenu, on observe que les bas revenus ont confiance dans la télévision (58% contre 42% des hauts revenus). A l’inverse, les hauts revenus ont plutôt plus confiance dans la presse écrite (57%) et la radio (45%) contre respectivement (35% et 31% pour les bas revenus). 

Cette enquête a été réalisée par le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) en face-à-face auprès d'un échantillon de 2.259 personnes représentatives de la population française, âgées de 12 et plus, selon la méthode des quotas.

Olivier Chicheportiche