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Distancé sur la 5G, Nokia France se prépare à un énième plan social

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L'équipementier télécoms profite moins que ses concurrents de l'essor des déploiements 5G dans le monde. Il s'agirait de son 4e plan social depuis le rachat d'Alcatel-Lucent par le groupe finlandais en 2016.

Il faut encore s'attendre à une réduction de voilure chez l'ex-Alcatel-Lucent qui a pris le nom de Nokia depuis son rachat en 2016 par le groupe finlandais (qui rappelons-le ne fabrique plus de téléphones mobiles).

Selon La Tribune et Le Figaro, une réunion du CSE (Comité social et économique) se tiendra le 22 juin avec comme objet "un projet de transformation en France", ce qui ne laisse guère de place au doute quant à sa finalité.

Il s'agirait du quatrième plan social depuis le rachat de l'ancien fleuron industriel français: 1.200 emplois ont ainsi été déjà supprimés. "C’est une bonne opération pour Alcatel-Lucent. Parce que c’est une opération d’avenir, parce que nous construisons, avec ce rapprochement, la reconquête d’Alcatel-Lucent" se félicitait lors du rachat celui qui était alors le ministre de l'économie de François Hollande, Emmanuel Macron.

Distancé par Ericsson et Huawei

Pourtant, en quatre ans, Nokia a déjà procédé à trois plans de suppressions de postes, portant sur 1.200 emplois. En 2016, Nokia annonçait ainsi 400 suppressions de postes, puis 597 l'année suivante, déclenchant le branle-bas de combat au sein du gouvernement alors que la 4G était en plein essor.

La direction du groupe remettait ainsi en cause son engagement pris lors du rachat de préserver l'emploi durant deux ans. Il avait alors réitéré sa promesse en faveur de 500 embauches en R&D et prenait également des engagements sur la pérennité de plusieurs sites, dont celui historique de Lannion. Au total, l'équipementier compte aujourd'hui 5.200 salariés dont 2.600 en R&D.

Malgré ces restructurations, Nokia a été distancé par son grand concurrent européen Ericsson et surtout par le chinois Huawei qui a avalé les parts de marché dans le monde dans la 4G et la 5G et qui détient désormais la plus grosse part du gâteau (environ 30% contre 25 à 27% pour Nokia).

Et clairement, Nokia profite moins de l'essor des déploiements 5G dans le monde. Le groupe a même perdu un contrat stratégique avec le géant China Mobile. Sur ce terrain, Huawei revendique environ 33% du marché devant Ericsson (26,6%) et Nokia (18,8%).

Ces difficultés à répétition fragilisent encore l'équipementier européen, sujet de beaucoup de rumeurs. On parle d'un rachat indirect par les Etats-Unis pour contrer Huawei ou d'une vente par appartement, notamment la juteuse division câbles sous-marins Alcatel-Lucent Submarine Networks qui suscite toujours de l'intérêt.

Olivier Chicheportiche