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En panne de modèle économique, Twitter tente une version payante

Plus de dix ans après sa création, et malgré sa notoriété, Twitter cherche toujours les moyens de monétiser son audience.

Plus de dix ans après sa création, et malgré sa notoriété, Twitter cherche toujours les moyens de monétiser son audience. - Loïc Venance-AFP

Le réseau social propose pour 99 dollars (84 euros) par mois de "doper" l'audience du compte et des tweets de ceux qui auront souscrit à cette offre. Twitter, qui affiche toujours des pertes, cherche désespérément un modèle économique viable.

Plus de dix ans après sa création, et malgré sa notoriété mondiale, Twitter cherche toujours les moyens de monétiser son audience. Sa dernière tentative en date consiste à déroger pour la première fois à son modèle gratuit. Moyennant un abonnement à 99 dollars (84 euros) par mois, le réseau social teste aux États-Unis une formule payante permettant d'amplifier la visibilité des titulaires de comptes qui l'auront souscrite.

"Au lieu de créer et d’optimiser des campagnes publicitaires sur Twitter, ce programme fera le gros du travail de promotion. Vous avez juste à continuer à utiliser Twitter comme vous le faites normalement –poster des mises à jour, des liens et des contenus que vous voulez partager avec une plus large audience. Et, la promotion de vos tweets sera automatisée" explique la firme sur la page web présentant sa nouvelle offre payante.

La seule action que doit effectuer le souscripteur de l'abonnement consiste à désigner un domaine d'intérêt ou une zone géographique à cibler. La plate-forme technique de Twitter, qui prétend ne pas pouvoir corréler ces deux critères, se charge alors de promouvoir le compte et les tweets auprès de la cible ainsi définie. De même, le réseau social précise qu'il n'est pas en mesure de promouvoir un tweet en particulier dans le cadre de cette offre, ce qui pourrait décourager certains "twittos" d'y recourir.

A priori, étant donné son prix relativement élevé, cette formule s'adresse plutôt aux commerces de proximité ou aux PME qui vont préférer l'automaticité des campagnes de promotion proposées. Éventuellement, les utilisateurs influents (artistes, commentateurs, blogueurs) qui ont développé leur notoriété grâce au réseau social, pourraient aussi être tentés d'y souscrire pour renforcer leur audience.

Avec cet abonnement, Twitter tente une nouvelle fois de trouver un modèle économique viable. Pourtant, le réseau social avait lancé dès 2010 une offre de tweets sponsorisés achetés par des marques et des annonceurs, qui souhaitent toucher un groupe d’utilisateurs plus large ou susciter plus d’engagements de la part de leurs abonnés existants.

Des résultats financiers trimestriels encore décevants

Le lancement en version expérimentale d'une offre payante survient quelques jours après que Twitter a publié ses résultats trimestriels financiers encore décevants. La firme américaine continue à perdre de l'argent. Elle a même creusé sa perte au deuxième trimestre 2017, à 116 millions de dollars. Son chiffre d'affaires a également reculé.

De plus, et c'est ce qui semble inquiéter le plus les investisseurs, Twitter a toujours du mal à attirer de nouveaux utilisateurs. Le réseau comptait 328 millions de "twittos" actifs au deuxième trimestre, soit 5% de plus qu'il y a un an mais autant que sur les trois premiers mois de l'année. Autre mauvais signe, ses recettes publicitaires sont en baisse, à 489 millions de dollars (-9% sur un an) alors que Facebook, fort de 2 milliards de membres, séduit toujours plus les annonceurs avec ses publicités ciblées.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco