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 Facebook met un terme à une mission secrète dans la recherche médicale

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- - Josh Edelson / AFP

L'entreprise était entrée en contact avec plusieurs hôpitaux américains pour travailler sur les données anonymisées de patients.

Après l'affaire Cambridge Analytica, Facebook s'efforce d'endiguer l'hémorragie. D'après la chaîne américaine CNBC, l'entreprise a suspendu un projet de recherche médicale jusqu'alors confidentiel.

L'initiative visait à combiner les données de santé anonymisées de patients américains avec celles issues du réseau social, notamment au sujet de leur situation maritale, de leur âge ou de leurs interactions quotidiennes. Le but était d'améliorer leur prise en charge au quotidien et de donner aux médecins un aperçu plus complet de la vie de leurs patients. 

Facebook aurait été en contact avec plusieurs hôpitaux aux Etats-Unis pour mener une telle mission. “L’an passé, Facebook a entamé des discussions avec de grandes institutions médicales, telles que l’American College of Cardiology ou l’école de médecine de l’université de Stanford, pour explorer de quelle manière la recherche scientifique pouvait mettre à profit les données Facebook auprès de la communauté médicale", confie un porte-parole de Facebook à CNBC. "Ce travail n’a pas dépassé la phase préliminaire et nous n’avons reçu, partagé ni analysé aucune donnée", précise-t-il.

Une mission supervisée par Building 8

La mission, stoppée il y a un mois, était menée par Freddy Abnousi, un cardiologue qui indique sur LinkedIn travailler sur des "projets confidentiels" au sein de la division Building 8 de Facebook.

Freddy Abnousi dirigeait la mission de recherche médicale lancée chez Facebook.
Freddy Abnousi dirigeait la mission de recherche médicale lancée chez Facebook. © LinkedIn.

Cette entité a fait part en avril 2017 d'un ambitieux travail de conception d'interface homme-machine, à savoir une technologie non invasive destinée à interpréter les signaux cérébraux pour les convertir en texte. Cette filiale secrète était jusqu'en octobre dernier supervisée par Regina Dugan, une ancienne dirigeante de la DARPA - une branche de défense de l’armée américaine. 

Facebook précise que les données utilisées dans le cadre de sa mission auraient été anonymisées et "blanchies" de toute information personnelle. Ces révélations arrivent au lendemain de l'affaire Cambridge Analytica, et de l'exploitation de données liées à 87 millions de profils à des fins politiques. En 2014, l'entreprise avait été critiquée pour avoir manipulé les données de 700.000 membres du réseau dans le cadre d'un projet sociologique, afin de déterminer l'impact des contenus sur leur moral. Facebook avait par la suite présenté ses excuses.

Elsa Trujillo