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Financement de la French Tech: France Digitale observe une forte mobilisation

Sur le plateau de Good Morning Business, Benoist Grossmann, nouveau co-président de l'association, revient sur les annonces d'Emmanuel Macron. Les paroles sont-elles suivies d'effets?

En septembre dernier, Emmanuel Macron a présenté sa stratégie pour accélérer la croissance des pépites de la French Tech. Avec une proposition phare: développer les grands fonds dédiés aux entreprises technologiques françaises pour créer, d'ici 2025, "25 licornes" tricolores.

La vraie nouveauté est d'impliquer les grands investisseurs institutionnels français, banquiers et assureurs, qui vont investir 5 milliards d'euros pendant trois ans dans les jeunes entreprises en croissance du secteur technologique (2 milliards vers les fonds late stage et 3 milliards dans des fonds investissant dans des entreprises déjà cotées).

Trois mois après ces annonces, où en est-on? Invité sur le plateau de Good Morning Business, Benoist Grossmann, nouveau co-président de France Digitale observe "une forte mobilisation" même s'il faut du temps pour que les choses se mettent en place.

"L'engagement a été pris par une trentaine d'assureurs, il y a une vraie mobilisation (mais) il faut toujours un peu de temps. Il faut savoir que les temps d'investissements chez nous sont assez longs. Entre le moment où vous levez un fonds d'investissement et le moment où vous avez le premier 'commitment' (engagement d'investir sur une entreprise donnée, NDLR) des investisseurs donc des assureurs et le moment où ils décaissent leurs premiers versements, il se passe toujours un petit peu de temps".

"Mais je reste persuadé qu'Emmanuel Macron a pris la bonne méthode quand il a convoqué les assureurs à l'Elysée où il leur a demandé de mobiliser 2 milliards d'euros. C'est bien sûr suivi. Il y a un comité de suivi mensuel à Bercy où les assureurs sont convoqués par les pouvoirs publics et on leur demande tous les mois 'où vous en êtes?' sur les fameux 2 milliards. Donc je reste persuadé que ça va être suivi non seulement d'effets mais d'actes et on est très positif", poursuit Benoist Grossmann.

Mais pour quel impact? "2 milliards sur 3 ans ça fait 700 millions d'euros par an, c'est beaucoup et pas beaucoup, ça va peut être faire un surplus de 10/20% d'argent disponible sur le marché mais c'est pas un gros bouleversement. C'est bien que les assureurs accompagnent cette classe d'actifs (...), des sociétés qui existent depuis 3/4 ans qui font un certain chiffre d'affaires en forte croissance et l'idée c'est de faire de gros tours de table de plusieurs dizaines de millions d'euros pour accompagner la croissance de ces sociétés. C'était un peu le maillon faible de la chaîne de financement en France". 

Olivier Chicheportiche