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Free s'impatiente sur le retard pris dans les attributions de fréquences 5G

Alors que le processus d'attribution des fréquences a été retardé pour cause de coronavirus, le directeur général de l'opérateur appelle à accélérer le mouvement.

Il y a urgence. C'est l'appel de Thomas Reynaud, le directeur général du groupe Iliad, maison mère de l'opérateur Free, à propos de la 5G. L'épidémie de coronavirus et le confinement généralisé a en effet provoqué le gel de la procédure d'attribution des fréquences permettant aux acteurs d'opérer sur ce nouveau et très attendu marché.

Les enchères initialement prévues le 21 avril pour attribuer 11 blocs de fréquences 5G ont été décalées par l'Arcep (le régulateur des télécoms) à fin juillet voire septembre, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.

Compétitivité

Mais pour Thomas Reynaud, l'attribution de ces fréquences doit se faire "au plus tôt" car la nouvelle norme de téléphonie mobile est "importante pour la compétitivité", a-t-il estimé mardi lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe.

"Nous devons répondre à la forte demande des Français pour une meilleure connectivité et nous souhaitons une attribution au plus tôt des fréquences 5G. (...) Un report trop lointain fera prendre du retard à notre pays, ce n'est pas une bonne chose", a déclaré le dirigeant.

"Il y a une demande très forte pour le très haut débit et la 5G est une partie de la réponse, comme la fibre est aussi une partie de la réponse. C'est important pour la compétitivité de notre pays et la compétitivité de nos abonnés", a insisté le directeur général du groupe.

Thomas Reynaud signale ainsi que "le trafic, du jour au lendemain suite à l'entrée en vigueur du confinement, a augmenté de 20 à 40% sur la data, de 50% sur la voix, cela a été vraiment une accélération soudaine. La 5G comme la fibre sont des éléments de réponse à cette hausse du trafic." Pour autant, les réseaux actuels (4G et 4G+) ont parfaitement su répondre à la demande et peu de congestions ont été observées en mars et avril.

Pas d'inquiétude du côté d'Orange

Ce que confirme Orange qui ne voit de péril en la demeure à cause de ce décalage. Invité de BFM Business, Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur historique indique: "il s'agit d'un report de quelques semaines, les enchères pourraient prendre place vers le mois de septembre ou octobre. (...) Nous ça nous va bien, à la fois que les enchères aient lieu parce qu'il faut que la France rejoigne les pays européens qui ont déjà procédé à ces allocations de spectre. Il faut qu'on soit en mesure de commencer le déploiement de la 5G dans les mois qui viennent. Bien sûr, ça sera décalé du fait de cette crise. Mais on est bien obligé de constater que les réseaux 4G ont fait le boulot".

L'État espère tirer au minimum 2,17 milliards d'euros des enchères pour la 5G, mais le montant pourrait in fine être bien plus élevé.

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Olivier Chicheportiche avec AFP